500ème édition de l'Antipresse
- 30 juin
- 2 min de lecture
À l'occasion de la 500ème édition de l'Antipresse, j'ai eu l'occasion de m'exprimer sur les raisons pour lesquelles j'écrivais dans cette revue et y restais fidèle au milieu des violentes intempéries et dantesques péripéties de notre époque.
Depuis ma série sur la «Psychopathologie du Totalitarisme», de mai 2021, j'y anime régulièrement ma «Lucarne», ainsi que les rubriques «Portraits» et «Abécédaire du totalitarisme».

Toutes mes contributions à l'Antipresse sont disponibles sans délai pour les abonnés de la revue, et avec un délai d'un an sur mon site pour les abonnés Licorne.
S'exprimer sans masques
J'ai rencontré Slobodan Despot au printemps 2021. J'avais déjà lu de lui un article sur «la part infalsifiable» du témoignage humain concernant la pandémie politique de 2020.
Des proches qui me connaissent bien m'avaient dit l'impérativité de prendre attache auprès de Slobodan qui, selon eux, était l'un des derniers rares intellectuels de notre époque.
Slobodan me proposa alors de rédiger la série «Psychopathologie du totalitarisme», ainsi que mes premières «Chroniques du totalitarisme». De ces écrits naquirent des livres, dont Slobodan accepta de rédiger la préface.
L’Antipresse fut ainsi la seule revue à non seulement accepter de publier mes écrits sur le totalitarisme, mais encore à les encourager, et à porter une très grande et sérieuse considération à mes investigations depuis la psychopathologie. Je sentais que j'avais enfin trouvé un foyer intellectuel où mes écrits étaient compris dans leur plus radicale complexité.
Car ailleurs, on me trouvait trop «radicale», mais précisément cette radicalité, c’est-à-dire l’art d’aller à la racine des choses, est une qualité personnelle à laquelle je tiens beaucoup et à laquelle l’Antipresse a toujours donné sa place sans la dénaturer, jusqu'à prendre des risques en me publiant. À partir de septembre 2023, je devins rédacteur régulier, avec la «Lucarne», des portraits et «l'Abécédaire du totalitarisme». Je remercie l'Antipresse pour cette confiance.
J’ai l'impression avec l'Antipresse d'avoir trouvé une sorte de foyer intellectuel et littéraire, et c'est principalement ce que l'Antipresse a changé dans ma vie: le sentiment d'être intellectuellement accueillie sans devoir composer avec un quelconque masque. Même si parfois nous ne partageons pas les mêmes perspectives, il est toujours possible d’être en désaccord et d’en discuter. Je sais que ma liberté d'esprit ainsi que ma sensibilité seront respectées, qu'elles ont enfin trouvé une résidence secondaire, en somme.
Je ne me censure pas pour écrire dans la revue, je n'ai pas besoin de correspondre à un certain conformisme et je peux même me laisser aller à exprimer des états d'âme. L'Antipresse est enfin le seul lieu intellectuel à mon goût qui me lance un défi à la hauteur de mes propres attentes, car je sais son rédacteur en chef et ses lecteurs exigeants, tant sur le plan du contenu que de la forme, et cela me motive dans l'écriture régulière de mes articles.
Ariane Bilheran, le 29 juin 2025.