Interview par Pierre Barnérias
Dans le cadre de la réalisation du film « Hold Up COVID-19, retour sur un chaos ».
Septembre 2020, texte intégral. Visible en intégralité sur youtube.
« La peste marqua pour la ville le début de la corruption.
Personne n’était plus disposé à persévérer dans la voie de ce qu’il jugeait auparavant être le
bien, parce qu’il croyait qu’il pouvait peut-être mourir avant de l’atteindre. »
Thucydide, Guerre du Péloponnèse.
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Ariane :
Je m’appelle Ariane Bilheran, je suis psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie.
J’ai également une formation de lettres classiques et une formation en philosophie morale et
politique, avec plus de 20 ans à analyser les pathologies du pouvoir d’abord via la philosophie et ensuite via la psychologie, j’ai passé beaucoup de temps à auditer dans les entreprises quand ça commençait à dysfonctionner dans les collectifs. J’ai également un cabinet avec des patients depuis des années.
Ma première formation en psychologie, c’est psychologie pour enfants, mais ensuite j’ai fait un
doctorat sur la représentation du temps dans la psychose, donc c’est intéressant car il y a des
éléments que l’on va peut-être pouvoir aussi reprendre.
Et je m’intéresse tout particulièrement depuis des années à la question de la déviance du pouvoir au niveau psychopathologique, c’est-à-dire aux pathologies que sont la perversion et la paranoïa essentiellement, et je dirai qu’il y a un point d’étude qui m’interpelle tout
particulièrement car il n’est quasiment pas travaillé or il me paraît essentiel, c’est la question
de la contagion délirante dans les collectifs, comment ça opère…
En fait on sait que le délire paranoïaque peut être contagieux, et comment opère cette contagion d’un psychisme à un autre ?
Et ceci me paraît essentiel pour expliquer les dérives totalitaires dans l’Histoire, que l’on ne
peut pas simplement expliquer par des tyrans.
C’est qu’à un moment donné il y a dans le peuple quelque chose qui s’active et qui participe au phénomène de façon complice.
Pierre :
Vous êtes rentrée en résistance aujourd’hui justement par rapport à cette contagion délirante
dont le monde s’est soudainement senti prisonnier ? C’est complètement hallucinant la situation
dans laquelle on se retrouve aujourd’hui, vous avez une explication ? On va y revenir dans le
détail, mais je reformule ma question, juste en quelques mots : que vous inspire la situation dans laquelle on se retrouve aujourd’hui, c’est-à-dire 5 milliards d’habitants prisonniers d’une
situation dont on a du mal à imaginer qu’on en soit là aujourd’hui au 21ème siècle ?
Ariane :
Alors je crois, cela m’inspire plusieurs réflexions.
La première, c’est que la paix n’est qu’un moment d’accalmie dans toute l’Histoire de
l’humanité, c’est-à-dire que l’humanité elle n’est aux prises qu’avec des complots contre elle-même.
C’est intéressant parce que j’ai indiqué à des personnes autour de moi, voilà je vais
participer etc., de quoi il faudrait que je parle à votre avis ?
Et on m’a répondu : « surtout, surtout tu ne parles pas du complot ».
Alors évidemment j’ai envie de commencer par ça !
Pierre :
Allez-y, allez-y
C’est quartier libre !
Ariane :
Premièrement, il y a une constante dans l’Histoire de l’humanité, c’est que ceux qui ont des privilèges au détriment de ceux qui n’en ont pas, se sentent persécutés par ceux qui n’en ont pas, parce que ceux qui n’en ont pas et qui sont plus nombreux pourraient éventuellement se
rendre compte qu’ils ont confisqué des privilèges, et même, pourquoi pas les tuer.
Et donc, ils organisent des complots contre ceux qui n’en ont pas.
Pierre :
C’est de la paranoïa ?
Ariane :
Alors, on va voir.
C’est l’Histoire de l’humanité, sauf qu’il y a quelque chose d’absolument inédit aujourd’hui,
c’est qu’on n’a pas le droit de le penser.
Et que toute pensée sur cette question est criminalisée.
Alors, pourquoi la pensée elle est criminalisée ?
Pour éviter de penser les crimes. C’est tout simplement cela.
Donc que se passe-t-il ?
Nous avons, un point qui m’intéresse énormément, la question de la corruption du langage ou
de la perversion du langage, pour précisément aider à la contagion délirante et à la propagande.
Nous avons des néologismes aujourd’hui, comme « complotiste », comme « théorie du
complot », ou comme « conspirationniste ».
Je rappelle que cette année quand même, grande première, le philosophe Giorgio Agamben, qui est un philosophe italien extrêmement connu, a été classé conspirationniste.
Alors, cela rejoint un petit peu ce que j’ai dit, c’est-à-dire que les philosophes, dans la
philosophie morale, n’ont eu de cesse que de dénoncer les complots qui étaient faits contre les
peuples, et avec des conseillers… Machiavel est un conseiller du complot.
Socrate quand il s’affronte aux oligarques, il est en train de dénoncer en fait un complot.
Antigone quand elle dénonce ce qui se passe avec Créon, elle est en train de dénoncer un
complot.
Et donc aujourd’hui, c’est très intéressant, car je crois que ce terme à lui tout seul résume tout.
On a « complotiste », « conspirationniste », « théorie du complot », ça veut dire celui qui pense des complots, mais en fait on ne nous dit pas si ces complots sont vrais ou sont faux !
Parce que si ces complots sont vrais, celui qui pense ces complots est un philosophe. Ou un
résistant.
Si ces complots sont faux, c’est un paranoïaque.
Et le paranoïaque c’est l’inverse du philosophe.
Donc le paranoïaque, c’est qui ?
C’est un fou délirant qui, parce qu’il se sent persécuté, complote contre ceux, contre ceux dont
il estime qu’ils le persécutent.
Mais pourquoi il se sent persécuté par eux ?
Parce qu’en réalité il se sent persécuté par son propre sentiment d’illégitimité, son propre
sentiment de culpabilité.
Donc dans le même mot, nous avons tout et son contraire.
C’est-à-dire que là on est en train de défier totalement la logique de base qui fonctionne sur le
principe de non-contradiction, c’est-à-dire : on ne peut pas affirmer une chose et son contraire
à la fois.
Eh bien aujourd’hui, nous avons a minima trois mots, mais beaucoup plus dans ce langage que l’on n’arrête pas de nous corrompre, trois mots qui veulent dire à la fois tout et son contraire.
De sorte que, qu’est-ce qu’il se passe avec le langage paradoxal ?
D’ailleurs le langage paradoxal est le langage préféré des pervers.
Il faut quand même le dire, c’est-à-dire que le paradoxe est le langage privilégié des pervers.
Pourquoi ?
Parce qu’à la fin, cela vous crée des nœuds dans la pensée, vous êtes sidérés, vous ne comprenez plus rien, et comme vous êtes sidérés, non seulement vous ne pensez plus, mais vous n’agissez plus, vous restez bloqués.
Donc on a là une situation je dirais tout à fait inédite où aujourd’hui qui veut penser est criminel.
C’est-à-dire, on met en doute, cela ne veut pas dire que l’on va prendre un chemin ou un autre,
mais la pensée, elle fonctionne par la dialectique, c’est-à-dire, j’ai besoin de penser une chose, j’ai besoin ensuite de penser son contraire, et ensuite, chacun a le droit de se forger sa propre opinion, son propre esprit critique.
Et tout ça, ça nous est confisqué, c’est-à-dire qu’aujourd’hui on a une pensée monolithique, qui
est :
Premier principe : « il y a un virus extrêmement dangereux qui menace la survie de l’espèce
humaine », donc ça on n’a pas le droit de l’interroger.
Les moyens mis en œuvre pour lutter contre ce premier principe c’est-à-dire : « on vous
supprime toutes vos libertés, on vous supprime tous vos droits, on vous supprime tout ce qui
vous humanise, la socialisation, les fêtes, la rencontre, le toucher, les funérailles, on pourra en
reparler des funérailles », on vous supprime tout ce qui vous humanise, et pire, on vous met
dans la détresse la plus absolue. C’est-à-dire que, moi j’ai assisté à tout cela depuis l’Amérique
du Sud, donc en Amérique du Sud, il faut bien voir que, je crois en 2018 la pauvreté extrême
était estimée à 57 millions de personnes, et nous arrivons aujourd’hui à un chiffrage à 83,4
millions de personnes, pour combien de centaines de milliers de cas ? C’est-à-dire de pauvreté
extrême où les gens n’ont plus de quoi se nourrir ni nourrir leurs enfants.
C’est une situation apocalyptique que j’ai vécue, ayant beaucoup beaucoup aidé, ici, les gens à se nourrir, parce que tout simplement un confinement, qu’est-ce que cela signifie ?
Cela signifie : plus aucun revenu ! Il n’y a pas de chômage, pas d’aide financière, pas d’aides
sociales.
Il n’y a pas de retraites, les gens ils vivent au jour le jour.
Donc, en fait, on atteint dans le raisonnement un premier principe qu’on n’a pas le droit de
contredire, donc ça c’est très problématique, parce que quand même, je crois que beaucoup de médecins ne sont pas d’accord avec ce premier principe, donc on devrait pouvoir en débattre.
Ensuite, des moyens sur lesquels nous n’avons pas le droit de réfléchir ni encore une fois de
débattre, et qui en fait sont d’une logique qui est : « la fin justifie les moyens ».
Alors ça veut dire quoi ? Philosophiquement parlant, « la fin justifie les moyens » ?
Ça veut dire : « on a le droit de prendre comme un moyen ce qui n’en est pas un »
« La fin justifie les moyens », ça veut dire : « j’ai le droit de tuer au nom d’une cause plus
grande ».
Bah non en fait ! Non ! Ou « j’ai le droit de torturer au nom d’une cause plus grande ». Non !
Et c’est un adage politique de tyrans. Alors la situation dans laquelle nous nous trouvons, donc…
Pierre :
Mais comment expliquez-vous qu’il y ait une telle docilité ?
Comment expliquez-vous qu’en Europe ce que vous dites qui semble être le bon sens, juste ce
qui devrait nous révolter ou révolter tout le monde, comment expliquez-vous une telle
acceptation de cette tyrannie ?
Ariane :
Les tyrans ont plus d’un tour dans leur sac pour soumettre les foules.
Et cette année est le symptôme d’une dégénérescence dans laquelle nous sommes depuis très
longtemps.
Moi déjà en 2010, dans un livre, je parlais de « démocratie totalitaire », bah aujourd’hui, je vais vous le dire : on est carrément dans le totalitarisme, ce n’est plus la peine de parler de démocratie, car l’opinion du peuple et son consentement : on s’en fout !
L’État décide pour vous. Ce que vous faites, où vous allez, ce que vous avez le droit de boire
ou pas, puisque maintenant ici, en tout cas il y a eu la loi sèche, interdiction de vendre de
l’alcool.
L’État décide qui vous avez le droit de voir, qui vous n’avez pas le droit de voir, l’État décide
pour vous.
L’État pense pour vous.
L’État s’intruse dans l’intime pour vous.
Et donc ce pouvoir tyrannique, moi j’appelle toujours les tyrans « les passionnés du pouvoir ».
C’est-à-dire que la philosophie morale et politique, elle sait très bien que ceux qui aspirent au
pouvoir en général, ce ne sont pas des hommes vertueux.
Et que les hommes vertueux fuient le pouvoir, parce qu’ils connaissent le difficile exercice du
pouvoir.
C’est Kant qui dit qu’il existe deux exercices incroyablement difficiles, sans doute les plus
difficiles au monde, c’est gouverner et éduquer.
Donc on peut revenir même à Platon qui disait qu’il faudrait donner le pouvoir aux philosophes, mais qui précisément, parce qu’ils sont philosophes, ils n’en voudraient pas !
Donc, aujourd’hui, nous n’avons certainement pas des hommes vertueux au pouvoir, et nous
avons aussi quelque chose d’assez inédit dans les manipulations de masse, parce que de tout temps on cherche à manipuler les masses, c’est la rencontre entre des techniques de propagande très élaborées, une connaissance du psychisme humain très élaboré, et en face des peuples qui ont été dépossédés de leur accès à l’analyse de la rhétorique, de leur accès à l’analyse de leurs émotions, de leur accès à tout simplement l’analyse de la manipulation des discours.
Et je crois que c’est très important car je relisais Cicéron dans Les Tusculanes qui dit bien que
la philosophie est une médecine de l’âme car elle nous enseigne à nous méfier de nos émotions, parce que, qu’est-ce qu’il se passe ?
Nous avons un management à la peur, et ce management à la peur nous fait faire table rase de questions profondément métaphysiques sur la vie humaine.
C’est-à-dire, qu’est-ce que vivre ? Est-ce que vivre, c’est survivre ?
Est-ce qu’à un moment donné, on a demandé aux personnes âgées, qu’on a privées de tout lien affectif, est-ce qu’on leur a demandé ce qu’elles préféraient ?
C’est-à-dire peut-être, vivre une semaine mais dans la tendresse de leurs proches, ou vivre 10
ans dans un univers tel qu’on nous le présente ?
Et ce choix-là c’est un choix que chacun doit faire en conscience, c’est-à-dire que c’est le choix
d’Achille quand, à la guerre de Troie, sa mère vient le voir, et elle lui dit :
« Voilà attention, Achille, tu as le choix. Soit tu vas mener une vie bien confortable, avec ta femme, tes enfants, tout ça, tu seras heureux puis tu vivras longtemps, soit tu vas aller à Troie, mais à Troie tu vas mourir jeune, mais tu accompliras des choses héroïques qui seront connues de tout temps dans toute l’Histoire de l’humanité. »
Nous sommes en 2020 et nous connaissons les exploits d’Achille.
Donc ce choix de la vie héroïque, il doit être laissé à tout un chacun. Et ça, ça me paraît
extrêmement important, c’est-à-dire qu’on nous supprime le droit à la vie héroïque.
Le droit à la vie héroïque.
Et est-ce que Saint-François d’Assise, il s’est demandé s’il allait attraper la lèpre quand il est
allé aider les lépreux ? Et quand il a vécu avec eux ?
C’est le choix de la vie héroïque.
C’est-à-dire à un moment donné qu’est-ce que c’est que cette vie héroïque ?
C’est ce qui nous humanise.
C’est-à-dire, à un moment donné, que ce qui nous humanise, c’est l’amour, c’est la charité et
c’est le sacrifice, c’est-à-dire le fait de rendre sacré le lien humain.
Et est-ce qu’Antigone se dit « oh lala je vais mourir si je dis à Créon qu’il faut enterrer les
morts ? et qu’il est en train d’enfreindre des lois divines ? »
Est-ce qu’elle est en train de se dire « ouh la la la la » ? NON !
C’est, à un moment donné, que nous ne sommes ni des êtres de nature, parce que dans la nature, c’est la loi du plus fort (le plus vulnérable meurt), et nous ne sommes pas des êtres non plus uniquement de culture.
Nous sommes des êtres dont l’humanité passe par le respect de lois divines. Je ne parle pas de religions, je parle de lois divines, c’est-à-dire transcendantes.
Qu’est-ce qui humanise ? C’est effectivement d’apprendre à mourir.
Philosopher, c’est apprendre à mourir.
Apprendre à nous confronter à la maladie, apprendre à nous confronter à la mort.
Et donc la vraie question, la seule question pour moi cette année c’est qu’est-on prêt à accepter
et jusqu’où ? Pour ne pas perdre notre humanité.
Pierre :
faut des techniques de propagande bien rodées. Quelles sont ces techniques qui vont ont sauté aux yeux pendant ces 3-4 mois, qui font qu’on en arrive à une situation telle qu’on la connaît aujourd’hui ?
Ariane :
La première c’est le choc traumatique. La première c’est le choc traumatique. Choc !
Donc ça c’est une technique que j’ai particulièrement étudiée durant des années, ayant une
spécialité très fine sur les processus harceleurs.
La première technique c’est le choc, c’est-à-dire « Attention, vous allez tous mourir ! ».
Donc, ça, choc répété toute la journée, répété avec des chiffres de propagande mortifère, ce sont des chiffres de mort qui ne sont comparés à aucun autre, qui sont sortis du contexte, et puis, je ne vais rien apprendre à tout le monde quand on va dire que les chiffres ont été un petit peu trafiqués.
Ici le collège médical de Bogota a reconnu que de toute façon aux urgences il fallait admettre
tout le monde sous covid.
Donc cette comptabilité mortifère qui nous est répétée, répétée, répétée, choc traumatique donc terreur. Il y a une menace extrêmement dangereuse qui vient mettre en danger la survie de l’espèce. Donc, première technique de propagande, et vous savez que pour les Grecs Anciens, les deux émotions les plus délétères par lesquelles nous pouvons nous laisser manipuler, ce sont la terreur et l’empathie.
Les 2 ont été agitées. Donc première chose la terreur. Et des méthodes sectaires, sectaires parce que secare, ça veut dire couper. Donc qu’est-ce qu’on fait dans les sectes ?
On vous coupe de votre environnement antérieur, de vos repères antérieurs, de ce qui vous
structure et vous permet d’avoir une identité, et on vous coupe de vos relations.
Donc, qu’est-ce qui a été fait ? Méthodes sectaires ! On vous coupe de tout, de tous vos repères, et ensuite, lavage de cerveau.
Pierre :
Lavage de cerveau rendu possible grâce au confinement et aux médias qui sont à l’intérieur de nos maisons, c’est ça ?
Quand on est confinés, on regarde la télé, et quand on regarde la télé, on s’auto-alimente dans la destruction ?
Ariane :
Je pense par la terreur, comme on ne comprend pas quelle est cette menace, alors on va essayer de s’informer, et pour s’informer on s’informe par les médias !
Et donc on voit bien aussi tout le phénomène de censure opérée, mais si on n’a rien à se
reprocher, on n’a rien à censurer !
Encore une fois la pensée, elle fonctionne par diversité, je dis une chose aujourd’hui, demain
peut-être j’ai une conversation avec quelqu’un d’autre qui pense différemment je peux aussi
évoluer dans ma pensée. Or on voit bien que tous les débats contradictoires ont été censurés.
Tous les gens qui disaient… c’est très problématique en fait, cette monopensée. Ça c’est le
premier point, le choc traumatique.
La deuxième stratégie de manipulation, c’est la culpabilité.
Alors on va revenir à l’empathie, chez les Grecs Anciens, c’est-à-dire, « si vous ne faites pas
ceci cela ou ceci cela », que personne n’a le droit d’interroger « vous êtes coupable, parce que vous allez être coupable de contaminer les autres ! »
Donc là c’est très pervers, parce qu’on va juste se poser deux secondes la question de la
culpabilité de pourquoi la planète est dans cet état, c’est-à-dire cet état de destruction
écologique, cet état de famine et cet état de guerres quasi permanent dans plusieurs régions du monde, est-ce que c’est la faute des peuples ? Combien de morts ça fait tout ça ?
Combien de détresses, combien de souffrances ?
Est-ce que vraiment ces gens-là, on va en reparler, parce qu’il faut voir d’où ça vient, est-ce que vraiment ces gens-là se préoccupent de notre bien ?
Ça c’est la troisième technique de manipulation, quand on va vous dire « on va faire quelque
chose pour votre bien ».
Pour votre bien, vous devez faire ci faire ça.
Ça c’est une technique extrêmement raffinée de manipulation, parce qu’en fait, qui est habilité
à définir ce qui est pour notre bien ?
Nous-mêmes.
Et c’est tout. Et personne d’autre.
A partir du moment où l’on vient nous expliquer que « ceci est pour notre bien », ça doit
déclencher des alarmes… très importantes, très importantes…
Donc quatrième stratégie, il y en a beaucoup mais on peut énumérer les essentielles.
La stratégie de la division. Je n’aurai confiance en des gouvernants que le jour où ils auront des discours d’union des peuples.
On a bien vu que tout ce qui s’est passé en 2020, ce sont des stratégies de division du corps
social.
C’est-à-dire, la ligne de fracture n’est plus entre ceux qui ont des privilèges, et ceux qui n’en
ont pas, c’est-à-dire entre les maîtres qui confisquent tout, et les esclaves à qui on laisse les restes, mais elle devient une ligne de fracture tout à fait invisible, puisque c’est un ennemi
invisible.
Ça, c’est très très raffiné aussi, c’est un ennemi invisible.
Donc la ligne de fracture c’est au sein du corps social, chacun peut devenir mon ennemi. Chacun peut être contagieux.
Et au sein de ma propre famille, je peux avoir des ennemis. Et d’ailleurs, ils sont tellement mes
ennemis, qu’on va venir les mettre en quarantaine, comme dans certains pays, et on va venir les arracher à leur groupe d’appartenance.
Et ça, c’est très totalitaire.
Hannah Arendt avait bien précisé que le totalitarisme, pour fonctionner, il a besoin de casser
les groupes d’appartenance.
En particulier les classes sociales, mais bien sûr la famille est un groupe d’appartenance.
Donc on a cette stratégie de division, où en fait on oriente les gens vers des divisions internes,
est-ce qu’il faut porter le masque ou pas le masque, est-ce qu’on est noir ou on est blanc, est-ce
qu’on est chrétien ou musulman, etc. etc.
Or la question est plutôt : est-ce que nous avons des privilèges ?
Ou pas ? Et à qui profite le crime ? Alors « à qui profite le crime ? », maintenant il paraît que
c’est une question « conspirationniste ».
Donc, j’annonce à tout le monde que Cicéron, le grand philosophe romain, était « conspirationniste », c’est important !
C’est une question essentielle en matière d’investigation : à qui profite le crime ?
A qui profite l’orchestration de la paralysie de l’humanité cette année ?
C’est une question essentielle.
Pierre :
Pourquoi on ne peut plus se poser cette question ?
C’est quand même incroyable de savoir qu’aujourd’hui, si on pose cette question de savoir « à qui profite le crime ? » on est taxés de « complotiste », de « conspirationniste », comment expliquez-vous ceci, c’est impressionnant, on a quasiment la confiscation de notre pensée ?
Ariane :
On a une criminalisation de la pensée.
On a une criminalisation de la pensée.
Penser est criminel, et penser est criminel.
Pierre :
C’est grave.
Parce que penser pourrait éventuellement dénoncer les crimes.
Mais oui ! D’ailleurs dans les pathologies, il n’y a que les pervers, les paranoïaques et les
psychopathes qui confondent la pensée et l’acte !
Parce qu’eux-mêmes n’ont pas ce filtre.
Mais on doit pouvoir penser de tout, débattre de tout, pour pouvoir évoluer.
Et pour pouvoir introduire aussi une certaine mesure.
Il y une autre chose que j’aimerais développer, c’est la question de la certitude délirante.
C’est-à-dire que ce qui caractérise un délire, c’est la certitude absolue.
Or, on voit bien ! Certitude absolue du premier principe, certitude absolue des moyens
employés etc., qu’on ne peut pas contester, certitude absolue de tout ce qui est mis en place !
Donc on a bien affaire à un délire !
Pierre :
Et l’infantilisation ce n’est pas aussi un outil de propagande ? Parce que moi ce qui me sidère
le plus aujourd’hui, c’est qu’on a vraiment l’impression qu’on est pris pour des gamins, qu’on
nous prend pour des bébés, « Jacques a dit levez le pied gauche ! »
Enfin, est-ce que ça rentre également dans ces outils l’infantilisation, pardon moi je n’y connais
rien, mais c’est ce qui me choque le plus ?
Ariane :
L’infantilisation oui.
L’infantilisation fonctionne très bien parce que je crois que, ce qu’il y a de plus difficile à
conceptualiser pour les personnes, parce que c’est très angoissant, c’est le fait qu’encore une fois les gens qui sont au pouvoir ne sont pas des gens vertueux, ne sont pas des gens qui leur veulent leur bien.
Et ça c’est très angoissant, car on projette une figure parentale sur ces gens-là, et qu’est-ce qu’il se passe si ces gens-là qui ont tous les privilèges sont des psychopathes extrêmement cyniques qui veulent notre peau ? Eh bien, il y a un mécanisme psychologique de protection qui s’appelle tout simplement « le syndrome de Stockholm », c’est-à-dire qu’on peut aller même jusqu’à défendre son bourreau, parce qu’on ne voit pas d’issue, on se sent coincés, donc le psychisme, il se défend en fait, il crée des défenses pour se protéger.
Et je crois que c’est ça qui se passe, et se passe d’autant plus qu’on va infantiliser les citoyens,
c’est-à-dire on va bien leur rappeler qu’on est le parent tout-puissant.
Il y a autre chose, que je voulais dire, parce que je suis allée lire un livre d’Hippocrate qui
s’appelle Épidémies.
Et que dit Hippocrate dans Épidémies ?
Que le médecin doit à tout prix éviter le remède si le remède nuit à son patient.
D’accord ?
Le médecin doit être utile et ne pas nuire.
Et il rappelle une deuxième clause très importante, que la médecine est un art, donc ça n’est pas une science dure, c’est quand même important parce qu’on ne va pas traiter les gens et les populations de la même façon si on en fait une science dure ou si on en fait un art.
L’art médical consiste en une relation humaine entre le médecin, son patient et la maladie.
Et que, je rajoute, pourquoi c’est un art ?
Parce que le médecin va faire une interprétation des symptômes.
Donc il y en a qui sont plus ou moins expérimentés dans leur art.
Et il n’est donc pas de vérité absolue en médecine.
Comme il n’y a pas de vérité absolue dans l’art.
Je voudrais rappeler cela, comme il n’y a pas de vérité absolue dans la justice humaine, parce
que la justice humaine c’est aussi un art.
Donc aujourd’hui quand on a des logiques quantitatives, statistiques, de science dure accolées
dans la médecine, il faut tout de suite se poser la question : est-ce que nous sommes dans l’art
médical ?
Quand on interdit à des médecins de prescrire selon leur conscience, leur conscience souveraine de médecins, qui connaissent leurs patients et qui donc sont dans cette relation d’art médical avec leur patient, on fait quoi ?
Pierre :
Justement à propos de cette interdiction, est-ce qu’il y a d’autres décisions qui ont été prises et
qui vous, vous ont vraiment scandalisée ? Et qui vous ont fait dire « ça y est, là on a franchi un
cap dans la soumission et dans l’arrivée dans une dictature qui cache son nom » ? Quelles sont les décisions qui ont été prises, ou voire même comment vous, depuis la Colombie, vous avez vu cette Europe disparaître d’un coup de baguettes ?
Ariane :
La Colombie aussi.
Pierre :
Le plus surprenant, c’est qu’il y ait un État qui fasse la même chose, mais là c’est le monde
entier, on a l’impression que les États se retournent contre leur peuple, ce n’est pas rien, cette
soumission elle est omniprésente partout, comment on en est arrivés là ? J’ai bien compris tous
les mécanismes, mais cela voudrait dire que tous les États sont corrompus aujourd’hui ?
Ça voudrait dire que les plus grandes instances internationales sont corrompues ? Ils veulent
faire du mal à leurs concitoyens ?
Ariane :
On a parlé de secte toute à l’heure. Les sectes fonctionnent par infiltration des institutions
publiques et politiques. Donc je pense, et je peux le démontrer, que nous avons, à l’échelle de
la planète, une infiltration publique et politique, et en particulier au niveau des hautes instances internationales, de type sectaire. J’ai eu ma propre initiation en investiguant très en profondeur la question des « droits sexuels » des enfants, et je suis donc tombée sur un certain nombre de lobbies pro-pédophiles infiltrés dans les plus hautes instances internationales des États !
Donc je crois que très curieusement on va retrouver les mêmes financements de la pandémie,
ça c’est quand même très intéressant, c’est-à-dire que l’OMS est un organisme qui est tout sauf
dans l’intégrité, c’est un organisme qui fonctionne par conflits d’intérêts, puisqu’on sait très
bien que Bill Gates en finance une grande partie, et en même temps c’est le promoteur de la
solution.
Donc c’est le créateur du problème et le promoteur de la solution.
La question qui finance me paraît extrêmement… Qui finance ?
Ensuite, des chercheurs ont bien montré que l’OMS avait fait appel à une société de propagande de masse pour influencer les opinions, est-ce que nous sommes là encore dans un consentement éclairé ? D’influencer les opinions avec des influenceurs, de quoi parle-t-on ? Est-ce que Bill Gates est habilité à intervenir en matière de santé ?
On connaît les scandales qu’il a, on connaît ses propos.
Il faut savoir là où ça m’a menée, mes propres recherches très approfondies, donc avant de me critiquer, déjà que les gens lisent mon livre et s’informent sur ces lobbies.
Qu’est-ce qui se passe ?
On a toute une stratégie de mise en place intentionnelle sur tous les fronts par une stratégie d’infiltration et de toile d’araignée de la société, d’un monde qui est le mixte du monde d’Huxley et d’Orwell. Et c’est vers ça qu’on nous amène.
Et pourquoi nous amène-t-on vers ça ?
Parce que, encore une fois, les tyrans ont besoin de conserver avec assurance leur pouvoir
tyrannique.
J’écoutais, il y a un disque qui est fabuleux de Jordi Savall, « Les Routes de l’esclavage », et à
un moment donné, il y a un récit, « Le code de l’esclavage de la Barbade », 1661.
Et il est très codifié que le maître doit absolument fonctionner par des méthodes d’intimidation
odieuses et terrorisantes, parce qu’il n’a pas le choix, parce que si jamais les esclaves se
retournent contre lui, effectivement, ils lui prendront ces privilèges et le tueront.
Donc il faut décimer, c’est le principe, 1 sur 10, c’est ce que faisait César dans son armée, c’est-à-dire que pour pouvoir avoir l’ordre, il faut intimider et en faire des exemples. Une fois qu’on a fait un exemple, normalement tout le monde reste tranquille. Sauf qu’en fait ça fonctionne par contagion de la terreur. Alors c’était très codifié, il fallait d’abord couper le pied de l’esclave, ensuite le jarret, ensuite condamnation à mort, si jamais il avait quand même l’idée de fuir, parce que cette idée de fuir elle devait être tuée dans tous les esclaves, puisque les esclaves étaient beaucoup plus nombreux que le maître.
Donc, si les esclaves avaient rendu sacré le sacrifice de leur compagnon esclave, ils se seraient effectivement rebellés, et se seraient enfuis. Et ils auraient repris leur liberté. Ça c’est très important, c’est-à-dire que ces stratégies d’intimidation qui fonctionnent bien par la
propagande…
On a quelques exemples là, une femme enceinte arrêtée chez elle à Melbourne, parce qu’elle
voulait inciter à manifester, et là c’est en plus de l’intimidation, parce qu’en plus par l’intimidation, chacun va craindre d’être persécuté, et va encore une fois rogner complètement
ce qui fait le sens de son humanité. Ça c’est quand même très important. Parce que jusqu’où
sommes-nous prêts à perdre notre humanité par peur d’être persécutés ?
Autre question, que chacun résoudra en lui-même en fait.
C’est une question, je n’ai pas de réponses collectives, je n’ai que des réponses individuelles, à l’inverse de ces tyrans.
Pierre :
Ce qui me perturbe - c’est le citoyen qui vous parle - moi ce qui me perturbe le plus, c’est qu’on a la possibilité d’avoir accès à l’information, on peut savoir, on peut connaître la vérité, si on a vraiment envie de chercher, mais là j’ai l’impression que nous, il y a une compromission qui est acceptée, il y a une corruption systémique qui fait que, bah voilà on accepte tout, alors que le simple bon sens nous ferait dire il y a quelque chose qui ne va pas, on a traversé des guerres, des génocides, il n’y a aucune guerre, aucun génocide, c’est pas moi, c’est d’un chauffeur de taxi, qui me disait : "je ne comprends pas, avec toutes les guerres on n’a jamais arrêté la planète tout d’un coup pour un petit virus, qu’est-ce qui se passe ?"
Et on a l’impression au-delà de cela que tout le monde est content de jouer à la guerre, tout le monde est content de participer à une guerre, on est cachés derrière son masque, de voir toutes ces personnes masquées dans la rue, alors qu’on est en pleine forêt, et que le bon sens… J’entends bien la propagande mais quand même on a la possibilité d’avoir accès à l’information, mais comment le cerveau a-t-il pu à ce point-là être déconnecté du bon sens ?
Ariane :
Par plusieurs biais, et après ça me ramène à une réflexion que je trouve très intéressante.
Le premier biais c’est la terreur, le deuxième biais c’est l’empathie, donc suppression de la
réflexion possible, persécution de ceux qui réfléchissent ou qui ont un discours voilà un petit
peu divergent. Également les conflits de loyauté et le langage paradoxal.
Alors le langage paradoxal je vous en ai parlé mais on peut en dire un peu plus, c’est-à-dire
« pour protéger les enfants, laissons-les chez eux ».
Chez nous, on a eu 6 mois de quarantaine, donc ce n’est plus une quarantaine, où les gens n’ont pas eu le droit de bouger de chez eux.
« Pour protéger les enfants. »
« Pour protéger les enfants, laissons-les chez eux. »
Voyons voir…
Leurs parents n’ont plus de travail, ils ne savent pas comment les nourrir.
Les enfants vont sans doute rester un an sans instruction.
On n’a toujours pas résolu le problème de comment les parents vont payer les factures d’eau et d’électricité.
Où est-ce qu’on protège les enfants qui n’ont plus aucune socialisation ?
C’est le discours paradoxal.
« Pour protéger les vieux, n’allez pas les visiter. »
Alors j’ai un petit peu vu ce qui s’est dit au Sénat je crois, je crois que les anciens n’ont pas vraiment été protégés du tout, voire n’ont pas eu de traitement administré correctement.
Donc « pour protéger les vieux, laissons-les crever tout seuls ». C’est ça que ça veut dire.
Et ça fonctionne toujours comme ça, en fait !
Ça fonctionne toujours par le paradoxe.
Pour vous protéger, on vous destitue de vos moyens de subsistance.
Ah bon ?
Et ça fonctionne toujours par le mode paradoxal. Donc au bout d’un moment, le cerveau, pour
le dire simplement : il bug. Il n’arrive plus à penser.
Et puis après, on a le conflit de loyauté.
Alors le conflit de loyauté, on le connaît très bien par le choix de Sophie, c’est-à-dire quel est
l’enfant que tu vas choisir à l’entrée du camp. Eh bien là c’est pareil, on nous a mis en conflit
de loyauté tout le temps. C’est : protège ta santé mais ne protège pas ton travail !
Ou alors protège ton travail et ne protège pas ta santé !
Si tu vas aider les autres, tu vas mourir.
C’est tout le temps dans le conflit de loyauté.
L’un des conflits de loyauté, l’un des plus raffinés je trouve, c’est : « pour protéger vos enfants,
acceptez que vos enfants soient séparés de vous. »
« Acceptez que vos enfants soient séparés de vous. »
Pierre :
C’est ce que préconise l’OMS.
Ariane :
Mais bien sûr !
Parce que l’OMS c’est une entreprise corrompue, c’est une entreprise corrompue.
La promotion des « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe » c’est la promotion de
Kinsey et consorts, c’est-à-dire de promoteurs de la pédophilie, donc à partir de là, qu’est-ce
que fait l’OMS ? C’est quoi ?
C’est une entreprise de corruption des enfants de l’humanité.
C’est tout.
Et l’OMS, j’ai pointé par exemple l’un des discours paradoxaux de l’OMS, qui nous sort un
« trouble psychologique des jeux vidéo ». Mais dans le même temps pendant la pandémie, ils
nous disaient « bon les enfants vous n’avez qu’à les mettre devant les jeux vidéo ».
Comment on peut réussir à penser ?
Voilà. Ça fonctionne toujours comme ça.
La fin justifie les moyens.
Rappelons-nous : la fin justifie les moyens.
C’est-à-dire : « pour protéger les enfants, acceptons de les maltraiter ». C’est ce qui se passe
actuellement.
« Pour protéger les enfants, acceptons de les maltraiter ».
La fin justifie les moyens.
Eh bien, NON, la fin ne justifie JAMAIS les moyens.
Pierre :
Je pense même, j’ai hâte d’avoir les chiffres du confinement, le nombre d’enfants qui ont été
violés, le nombre de femmes battues, le nombre de suicides, j’espère avoir les chiffres, ça va
être l’objet de mon enquête également sur ce confinement. Un confinement au 21ème siècle, un confinement mondial en plus, donc ce n’est pas rien. C’est encore du jamais vu quoi ! Même dans l’imagination des plus pervers, ce n’était pas envisageable.
Ariane :
Oui c’est raffiné, ça a été très raffiné. Et il y a une attaque sans précédent contre la tendresse
humaine, et ça c’est quand même très important car la tendresse c’est quoi ? C’est le fait de faire passer son amour dans des gestes. Et donc, cette attaque contre la tendresse humaine me paraît grave. D’ailleurs que ce soit quand ils préconisent d’isoler l’enfant dans la chambre, il n’y a même pas de mention d’âge, on doit l’isoler dans sa chambre pour qu’il prenne ses repas tout seul ; les anciens, on n’a pas le droit d’aller les voir, encore une fois demande-t-on l’avis aux gens, que veulent-ils ?
Veulent-ils vivre une vie déshumanisée sans tendresse, ou peut -être d’accord vivre moins dans tout ce que vivre suppose d’humain, c’est-à-dire de prise de risque ?
Parce qu’à ce compte-là si on n’a plus le droit de prendre de risque, eh bien ne prenons plus la voiture, ne sortons plus, n’allons plus travailler. Vivre c’est prendre des risques ! Et l’héroïsme c’est parfois en conscience se sacrifier, c’est-à-dire prendre un risque sur sa propre vie pour
rendre sacrée la vie.
Pierre :
C’est votre message Ariane ? Votre message, ce serait vivre, c’est prendre des risques ?
Acceptons de prendre un risque, et vivons pleinement !
Ariane :
Mon message c’est rendons…
J’ai plusieurs messages en fait.
Rendons sacrée la vie, c’est-à-dire la vie, c’est sacré, mais pas la survie.
La vie. Notre vie spirituelle, notre vie intellectuelle, notre vie émotionnelle.
Pas que notre vie biologique.
Mon second message c’est unissons-nous. Mais, pour nous unir il faut avoir combattu à
l’intérieur de soi ses propres démons. Parce que la première révolution, alors là on peut aller
manifester, on peut aller faire des révolutions, tant qu’on n’aura pas résolu à l’intérieur de soi
ses propres problématiques de division et de haine, ça ne servira à rien !
Parce que nous avons les dirigeants que nous méritons…
Nous avons les dirigeants que nous permettons.
Nous avons les dirigeants… pourquoi avons-nous tous ces dirigeants ?
Parce que nous-mêmes, essayons de créer un collectif qui vivrait en paix de 10 personnes sur un même lieu : ça marche ou ça ne marche pas ? Ça ne marche jamais !
Essayons de nous autonomiser vraiment des autres instances.
Bah voilà, on va essayer en local, un collectif de 10 personnes, on va essayer d’être autonomes.
Et on ne va plus avoir besoin…
L’idéal de certaines communautés anarchistes, on va semer la terre, on va sortir notre propre production. Est-ce que ça fonctionne ? Pourquoi ça ne fonctionne pas ?
Parce qu’à l’intérieur de nous nous ne sommes pas en paix. Parce qu’à l’intérieur de nous, nous sommes mus par des émotions de colère, que nous allons restituer sur l’autre parce qu’il est là à ce moment-là. Et parce que nous ne sommes pas déjà en amour de nous-mêmes.
Mon premier message, le plus important, pour combattre les totalitarismes, il est important
premièrement de se reconnecter à sa dimension transcendante. Nous ne sommes pas ce à quoi nous avons été réduits. L’humanité, elle a une histoire, elle a des grandes figures héroïques auxquelles nous pouvons nous raccrocher.
Et je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le totalitarisme, il fonctionne par rétrécissement
de la pensée. C’est-à dire, toute cette année on ne parle plus d’autre chose, c’est virus/pas virus, masque/pas masque, c’est-à-dire que l’on nous a restreint complètement notre champ de pensée, alors qu’il faudrait l’ouvrir, et ne pas se réduire à ça. Donc c’est très important de nous rouvrir à notre transcendance, et d’abord, faire la paix en nous-mêmes. Car une fois que nous serons déjà autonomes avec nos propres émotions, et capables de vivre en paix avec les autres, même quand ils sont en crise, et ne plus réagir face à la crise, mais au contraire l’accueillir dans la paix, dans l’harmonie et dans l’amour, alors là, effectivement nous commencerons à proposer quelque chose d’autre.
Mais tant que l’on n’a rien à proposer d’autre, eh bien on a ce résultat totalitaire, qui n’est que
le croisement et le produit de ce que nous avons permis, de ce à quoi nous avons accepté d’être réduits, et de ceux qui en profitent.
Pierre :
Un immense merci Ariane, c’est passionnant !
Ariane :
Merci à vous.
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