Retrouvez l’interview complète d’Ariane Bilheran par Carine Anselme dans la revue Néo Santé du mois de novembre 2020.
À l'image des grands esprits éclairés, Ariane Bilheran a plusieurs cordes à son arc, reliées par le sens. Psychologue et philosophe, normalienne (Ulm/Paris), docteure en psychopathologie et auteure prolixe, cette voyageuse qui «aime faire feu de tout bois» se passionne aussi pour la littérature et la mythologie. Experte dans la question du pouvoir, elle est une spécialiste de ses dérives pathologiques: harcèlement, manipulation, perversion... En contrepoint, cette thérapeute accompagne le déploiement d'une puissance intérieure, synonyme de juste pouvoir. Dans Se sentir en sécurité, elle transmet des outils accessibles pour se protéger du stress et de la peur. Un livre à (re)lire d'urgence dans le présent chaos! Plus récemment, elle a publié sur son site un article aussi remarqué que remarquable sur «Le moment paranoïaque» que nous traversons et le totalitarisme sanitaire qui en découle. A l'issue d'une enquête nourrie, elle démonte avec finesse les mécanismes de harcèlement à l'œuvre. Entretien choc au fil d'Ariane ...
«Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux.» C'est avec cet extrait de La société du spectacle de Guy Debord que s'ouvre l'article d'Ariane Bilheran, intitulé Le moment paranoïaque (le déferlement totalitaire) face à la dialectique du maître et de l'esclave. Autant le dire de suite, j'ai été «scotchée» par sa brillantissime analyse de cette crise sanitaire, épiphénomène de cette civilisation en déliquescence. Une démonstration nourrie des apports pluriels des disciplines qu'elle maîtrise. Au contraire de certains plaidoyers à l'emporte-pièce, ses arguments sont posés, pesés, documentés (avec renvoi aux sources), mesurés ... bien qu'explosifs !
Ce que j'appelle le « moment paranoïaque » est celui de la décompensation de la folie .au sein du réel, ce à quoi nous sommes en train d'assister, avec une extension de la contagion délirante.
Dans cet article, elle ouvre un espace de dialogue bienvenu en ces temps de parole muselée. Car ce dialogue, si nécessaire aux liens et à notre humanité, est rendu impossible par les prises de position manichéennes à propos de ce qui se joue. En bonne philosophe, Ariane Bilheran précise qu'on peut ne pas être d'accord avec sa démonstration mais qu'il est vital d'ouvrir les yeux sur la situation et ses dérives. Enfin, au-delà de la dénonciation de cette vague liberticide qui déferle, elle propose des pistes d'action· pour reprendre notre pouvoir et notre sécurité intérieure en main. Dans cet entretien, nous ne retisserons pas tout le fil dense de son article - je vous invite plutôt à le lire -, mais nous allons y apporter des éclairages complémentaires et l'enraciner dans son parcours. «Résiste, prouve que tu existes», chantait France Gall...
Vous vivez en Colombie depuis 2015.
Qu'est-ce qui vous a appelée là-bas?
C'est l'aventure de ma vie (Rire). Je vis dans la Sierra Nevada, le laboratoire de plantes du monde et l'un des plus hauts massifs côtiers. C'est par là que les Espagnols sont entrés au début de la colonisation de l'Amérique du Sud. Ils étaient 600.000 Indiens, ils ne sont plus que 20.000. Je suis un peu sur ces traces-là...
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