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La calomnie : arme fatale du pouvoir harceleur

Dernière mise à jour : 27 août 2021

14 Novembre 2020


Par Ariane BILHERAN


Nota Bene : cette lettre peut être reproduite ou transférée en totalité, avec la mention de la source internet : www.arianebilheran.com et de son auteur Ariane Bilheran, normalienne, psychologue, docteur en psychopathologie.

Statue de Mercure
Statue de Mercure dans un paysage, (Charles Meynier).

« Dans une libre République, chacun peut penser ce qu'il veut et dire ce qu'il pense ».

Spinoza.


Introduction

L’une des armes les plus redoutables des pouvoirs harceleurs est la calomnie, c’est-à-dire l’attaque diffamatoire et mensongère ad personam contre le messager, afin que soit décrédibilisé son message, ou encore, qu’il soit désigné comme la personne à abattre, ou « la mauvaise personne » dont il ne faut surtout pas écouter le message.


Pour le pouvoir harceleur, « la fin justifie les moyens », c’est-à-dire que tous les coups sont permis, même les plus bas, les plus vils, et les plus abjects.


Les technologies modernes permettent une extension du phénomène, avec des équipes dédiées pour orchestrer des cabales (ententes secrètes de personnes pour nuire à quelqu’un en particulier qui les dérange dans leurs intérêts) contre les messagers dont le message dérange.


Voici un petit article pour décrypter les mécanismes, qui sont valables dans tout contexte harceleur. Je rappellerai que le harceleur (qui peut être un groupe) vise en particulier celui qui ne se soumet pas à son pouvoir abuseur.


Les résultats attendus de la calomnie

Les résultats attendus de la calomnie sont les suivants :


1° Semer le doute et la confusion sur le messager pour rendre inaudible le message, en détournant l’attention sur le messager, plus que sur son message.


2° Décrédibiliser et salir le messager, pour l’affaiblir (il est lui-même victime d’un harcèlement dont la charge traumatique est variable mais incontestable), lui faire perdre ses soutiens, diviser à son sujet.


3° Tuer tout désir de pouvoir accéder à son message, soit par la menace de l’ostracisme ou des représailles si d’aventure l’on soutenait le messager (les personnes qui écouteraient ce messager seraient par exemple « complotistes » [1]), soit par la peur ou encore par le doute semé sur la personne elle-même.


4° Semer le doute et la confusion en général pour empêcher les gens d’y voir clair, et les faire abandonner leur quête de vérité et de compréhension.


5° Détourner l’attention du messager lui-même pour qu’il ne soit plus occupé à délivrer son message, mais passe davantage son temps à se défendre de calomnies mensongères à son sujet.


Méthodes principales utilisées

Je renvoie à un article que j’avais écrit en 2014, sur le pouvoir harceleur et ses opposants.

Les méthodes principales utilisées sont les suivantes [2] :


1° Attaques du messager avec des étiquettes qualifiées d’indésirables, que personne n’a envie de se voir accoler, et désignation à la vindicte publique et au lynchage, par exemple : complotiste, conspirationniste, extrême-droite, homophobe, antisémite etc. ou encore, en lui attribuant une vie cachée, avec des thèmes toujours récurrents sur lesquels je reviendrai plus tard.


2° Attaques du messager par affiliation en dévoilant de supposées fréquentations indésirables

Par exemple, si une vidéo d’un messager se retrouve postée sur un site de mauvaise réputation ou aux idées nauséabondes, alors le messager est dit appartenir à la même mouvance (politique, religieuse, sectaire etc.).

Ou encore, on peut lui prêter des fréquentations cachées, et à l’heure de la nouvelle technologie, il n’est vraiment pas compliqué de faire différents montages trafiqués (photos, messages etc.) destinés à nuire.

L’on peut attribuer au messager des amitiés, des aventures amoureuses, toute une vie fantasmatique face à laquelle il ne pourra pas se défendre, car que justifier face à tant de mensonges ?

Parfois même, certaines interviews de messagers sont faites pour piéger le messager, et qu’il se retrouve affilié précisément à des pensées ou courants peu recommandables, auxquels lui-même ne souscrirait pas.


3° Attaques du messager en extrayant une partie de ses propos au détriment de l’ensemble, pour les détourner et leur faire dire le contraire de ce qu’il a exposé dans l’ensemble.

L’extraction de propos tronqués et sortis de leur contexte est une arme très facile pour nuire au message.


4° Attaques plus vicieuses, telles que la violation de la vie privée du messager, l’infiltration auprès de ses soutiens, toujours sur le thème : « savez-vous qui est VRAIMENT cette personne ? » etc. Les maîtres de la calomnie n’hésitent pas à trafiquer des messages, à frauder sur des mails, à pratiquer des procédés délateurs et traîtres dans le dos des messagers. Le but est de faire adhérer, par la peur, les auditeurs de cette communication destinée à nuire, à une croyance qu’ils relaieront à leur tour. Ou encore, l’on diffusera par messages privés nominatifs des photographies de la personne, ou l’on contactera ses soutiens visibles, pour commencer un travail de sape et de distillation de poison.


Les thèmes

Pour que la calomnie fonctionne, il faut toujours qu’il y ait au départ un élément de vérité auquel l’auditeur souscrira. Cet élément de vérité sera présenté en premier, de façon à susciter l’adhésion mentale de l’auditeur, qui associera donc l’émetteur de la calomnie à quelqu’un de fiable. Une fois la capture opérée, alors le mensonge peut être distillé.


Toutes les données attaquant ensuite le messager relèveront d’interprétations agencées ensemble, et toute stratégie de défense du messager face à ces calomnies sera invalidée. Les thèmes récurrents de la calomnie du messager, sont évidemment