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Le pouvoir et le complot

Dernière mise à jour : 28 juil. 2020

29 décembre 2015


Aujourd’hui, il existe une mode, un clivage, une idéologie, celle des « complotistes » et des « anticomplotistes ».

Les complotistes seraient « ceux qui voient des complots partout », et les anticomplotistes, ceux qui dénoncent les complotistes.

Voilà encore une manière de clôturer tout débat et surtout d’empêcher au peuple de penser l’évidence.


L’exercice malade du pouvoir a, de tout temps, fonctionné par complots.

Lorsque Néron programma l’incendie de Rome et fit accuser les chrétiens d’en être les auteurs.

Lorsque les Nazis incendièrent le Reichstag et accusèrent les communistes d’en être les auteurs.

Lorsque les généraux de l’Armée Française complotèrent un putsch contre De Gaulle.

Lorsque Mitterrand programma l’attentat de l’Observatoire contre lui-même pour rehausser son crédit public.

Voici quelques exemples bien connus, mais tant d’autres abondent de façon massive dans l’Histoire de la politique mondiale !


L’essence du pouvoir pathogène est paranoïaque.

Je l’ai suffisamment étudié dans mes travaux depuis des années, pour rappeler que le pouvoir injuste et arbitraire est harceleur, d’essence paranoïaque, tandis que le pouvoir juste se fonde sur l’autorité et l’accès à la triangulation (au tiers).

La perversion quant à elle se met volontiers au service de la paranoïa, dont elle exécute, avec jouissance, technique et savoir-faire, les desiderata.

En d’autres termes, le pouvoir déviant qui fonctionne sur un mode paranoïaque, dit le contraire de ce qu’il fait, énonce des idéaux qu’il souille jour après jour, crée des boucs émissaires (intérieurs et/ou extérieurs), manipule par la terreur et l’empathie, traumatise et harcèle son propre peuple, parfois à l’insu de ce dernier, clive la pensée en “bons” et “méchants”, exerce une propagande idéologique quotidienne, assure le contrôle de l’information de masse et renforce son désir d’extension par la guerre.

Tout ceci est plus ou moins visible et subtil, mais ce type de pouvoir ne gouverne que par complots.


Est paranoïaque, non pas celui qui dénonce cela, mais celui qui exerce ce type de pouvoir.

Le pouvoir pathogène se repère par ses injonctions paradoxales.

Il dit quelque chose et fait le contraire.

Il dit quelque chose et le lendemain, dit le contraire.

Il dit surtout, qu’au nom de la persécution qu’il subirait (et que, souvent, il met lui-même en scène), il doit persécuter.

N’y a t-il pas, en outre, une immense injonction paradoxale lorsque le pouvoir vous dit que, pour votre liberté, il va supprimer vos libertés ?

Enfin, le pouvoir paranoïaque persécute ceux qui s’opposent aux guerres, au nom de la « préservation de l’intérêt de la nation », nation dont il aura lui-même, de façon directe ou indirecte, organisé la persécution.


“La privation de l’intime”

(d’après le titre d’un excellent livre de Michaël Foessel)

Pour le bien et la sécurité de tous, le système paranoïaque s’arroge le droit de priver d’intime le groupe ou le peuple qu’il dirige.


Tout est espionné, contrôlé, surveillé, au nom d’idéaux dévoyés.

Lorsque des professionnels de santé ne sont plus en mesure de protéger les données de leurs patients puisqu’ils ne font pas partie des professions « protégées » des perquisitions arbitraires du pouvoir, la privation de l’intime devient très évidente. Est-ce pour votre sécurité ? Ou cela vous expose-t-il ?

Quant à ceux qui crient, face au système paranoïaque, que l’on peut bien les espionner, car ils n’ont rien à cacher… ils méconnaissent gravement les intentions du pouvoir paranoïaque qui sont de dévier l’intime pour le subvertir et le retourner contre toute forme d’opposition.

Quiconque a à cacher son intimité. L’intimité n’est pas uniquement sexuelle, elle est aussi émotionnelle, psychique etc.

Je dois pouvoir dans l’intime ressentir, réfléchir, écrire, débattre librement, sans un « œil de Moscou » – lequel est désormais transféré à Paris – qui surveille, tel un Surmoi archaïque prêt à condamner toute pensée personnelle et vivante, toute différence et toute créativité.


Peu importe que cette surveillance soit réelle, puisqu’elle est désormais ancrée dans le fantasme. Il en est de même pour la censure.

Elle est plus performante d’ailleurs lorsqu’elle est ancrée dans le fantasme.

Il est alors interdit d’exister dans sa subjectivité et chaque individu deviendra lui-même son propre gardien de prison.

Or, l’intime, c’est sacré. L’on protège ce qui est sacré.

Si l’on accepte qu’autrui intruse sa propre intimité, viole son intimité, qui est sacrée, l’on consent à tout profaner, à tout souiller.

Et c’est très grave.

Un pouvoir bienveillant effectivement ne vous fera pas de mal.

Mais un pouvoir bienveillant jamais ne s’autoriserait à venir fouiller chez vous, à vous espionner etc.

Un pouvoir qui espionne son propre peuple relève d’un pouvoir totalitaire, quelle que soit sa dénomination.

Car il faut soi-même ne pas avoir de barrières psychiques ni morales pour oser intruser l’espace intime de l’autre.


Quelques principes fondamentaux

Au cours de l’Histoire, les marionnettes visibles que l’on vous présente comme vos « gouvernants » (pire, « ministres » lesquels, étymologiquement, sont les « serviteurs » du peuple !) ont très souvent été manipulées par des puissants invisibles, de fins stratèges, qui ont eu le temps d’affiner plusieurs disciplines lors des siècles derniers : la stratégie, l’art de la guerre, la manipulation de masse (émotion, énergie, symboles, hypnose), l’ésotérisme, l’occultisme. Par exemple, Mazarin (et, à travers lui, les Jésuites) gouvernait dans l’ombre de Louis XIII puis de Louis XIV.

Tout est bon pour conquérir le pouvoir et le conserver.

Ces puissants vous connaissent souvent beaucoup mieux que vous-mêmes vous ne vous connaissez.

Ils savent comment faire réagir les masses.

De génération en génération, le savoir se transmet au sein de l’oligarchie qui entend conserver le pouvoir.


Quelques principes sont pourtant célèbres :

  • Diviser pour mieux régner

L’ennemi du peuple est alors celui qui opère cette manipulation, et non celui qui est officiellement désigné comme son ennemi.

  • Unir contre un bouc émissaire

L’idéal est le bouc émissaire intérieur, celui qui permettra d’asseoir un total contrôle de la population.

  • Créer artificiellement le sauveur et le persécuteur

Celui qui vient vous sauver est en réalité à l’origine du problème, et vous sauver lui permet de gagner un surcroît de pouvoir.


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