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Lettre d’Ariane Bilheran (PhD) au Pr. Judith Reisman, le 18 juillet 2018

Dernière mise à jour : 27 août 2021

25 juillet 2018


Cette lettre est une réponse à la Pr. Judith Reisman qui me questionnait relativement aux enseignements très répandus aux USA sur « le développement psychosexuel » de l’enfant, soi-disant fondé sur Freud, et justifiant une sexualisation précoce de l’enfant.

Elle s’étonnait de ce que je puisse donc faire parfois référence à Freud, lequel est souvent vulgarisé comme le théoricien des enfants « sexualisés », en particulier dans les textes appuyant « l’éducation sexuelle » des enfants.

Qu’en est-il exactement dans ce monde où le mensonge et les interprétations tout aussi délirantes que légères prédominent ?

Voici donc ma réponse, et ces arguments me paraissent d’autant plus importants que, si précisément Freud était en réalité opposé à « l’éducation sexuelle » et à la sexualisation de l’enfant… alors la seule « caution scientifique » restante des programmes de l’OMS concernant « l’éducation sexuelle » est la sinistre figure de Kinsey.

Or, Judith Reisman a déjà réalisé le magistral travail de dénonciation de cette imposture scientifique et de cette incroyable fraude, travail à ce jour malheureusement trop méconnu encore en France.

Ainsi donc, il n’existe plus aucune caution scientifique à « l’éducation sexuelle » des enfants et à la conception des enfants comme des êtres « sexualisés dès la naissance ».

NB : Merci à Philippe Vergnes, mon camarade infatigable dans la dénonciation des pathologies du pouvoir, et des manipulations de masse, auquel je reprends ci-dessous les exemples tirés du « Guide du formateur des supports pédagogiques de l’éducation à la sexualité dans un document ministériel », ainsi qu’une partie des analyses que nous avons menées conjointement.

Chère Judith,

Laissez-moi vous dire tout d’abord que je comprends parfaitement votre effroi, si Freud est ainsi enseigné aux USA, avec ce « développement psychosexuel » tel que vous me l’avez envoyé, et qui est du Kinsey adapté à une pseudo-psychologie de bazar.

En France aussi, le détournement de Freud a commencé environ dans les années 1960, avec la « révolution sexuelle ».

Certains psychanalystes lui ont fait dire ce qu’il n’avait pas dit, et même le contraire de ce qu’il avait dit.

Or, comme strictement personne ne va vérifier les sources… il est très facile de fabriquer l’imposture, de même que les Nazis ont fabriqué l’imposture sur l’œuvre de Nietzsche au sujet du « surhomme », sorte d’être aryen supra-viril, qui n’a rien à voir avec le surhumain prôné par Nietzsche (qui y englobait la femme…), lequel décrit l’humain qui est parvenu à dompter ses passions. Vous voyez jusqu’où va le contresens.

Il en est à peu près pareil de Freud, pour plusieurs raisons :


1° Un manque de retour aux textes, et l’œuvre de Freud est une œuvre en mouvement (cf. par exemple l’évolution entre la 1èreet la 2èmetopiques), comme celle de Nietzsche d’ailleurs, il faut donc en appréhender le détail, l’ensemble et la chronologie pour en saisir la complexité de la pensée.


2° De graves erreurs de traduction, voire des traductions intentionnellement tournées dans des termes ambigus (et, finalement, si l’on avait l’esprit tordu, l’on dirait que les pédophiles eux-mêmes se sont rapidement saisis de la question de la sexualité chez Freud, pour infiltrer et infléchir les traductions), il faut donc revenir aux sources en allemand.


3° Des ambiguïtés présentes chez Freud lui-même, mais qui ne sont pas celles que l’on croit (néanmoins elles sont suffisamment graves pour être relevées).

Laissez-moi commencer par une citation de Freud lui-même :


« C’est pendant la période de latence, totale ou partielle, que se constituent les forces psychiques qui, plus tard, feront obstacle aux pulsions sexuelles et, telles des digues, limiteront et resserreront leur cours (le dégoût, la pudeur, les aspirations morales et esthétiques). Devant l’enfant né dans une société civilisée, on a le sentiment que ces digues sont l’œuvre de l’éducation, et certes l’éducation y contribue. En réalité, cette évolution conditionnée par l’organisme et fixée par l’hérédité peut parfois se produire sans aucune intervention de l’éducation (point très important ; l’humain développe donc naturellement la pudeur, le dégoût etc. s’il n’est pas perturbé par de la séduction perverse, ceci Freud en parle ailleurs). Celle-ci devra, pour rester dans ses limites, se borner à reconnaître les traces de ce qui est organiquement préformé, à l’approfondir et à l’épurer.
Les éducateurs, pour autant qu’ils accordent quelque attention à la sexualité infantile, se comportent tout comme s’ils partageaient nos vues sur la formation, aux dépens de la sexualité, des forces morales défensives, et comme s’ils savaient par ailleurs que l’activité sexuelle rend l’enfant inéducable. »
(Extrait de Trois essais sur la théorie de la sexualité).

En préambule, il nous faut donc affirmer sans aucune ambiguïté que Freud, l’un des grands concepteurs de la vie psychique de l’enfant, ainsi que Piaget, éminent psychologue spécialiste du développement mental de l’enfant, sont totalement d’accord pour dire qu’inciter l’enfant à la sexualité le rend inéducable.

Rappelons qu’éduquer signifie refouler les pulsions selon Freud, donc, surtout, il s’agit de ne pas parler de la sexualité chez l’enfant et de contribuer à refouler les pulsions par l’éducation !!!!

Or, durant cette période de latence (environ 6/7-12 ans) où se construisent la morale, la vertu, mais aussi la pensée opérative (mathématiques, logique, latin…, 7 ans : « âge de raison ») dans l’esprit de l’enfant, le lobby pédophile enseigne les « relations sexuelles avec pénétration » ! (Cf. la matrice des « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe », version en espagnol, à 6 ans, enseignement des « relaciones sexuales con penetracion ».

C’est EXACTEMENT L’INVERSE DE CE QUE PRÉCONISAIT FREUD.

Nous sommes bien au royaume des pervers, qui séduisent l’enfant de façon traumatique.

Sur « l’éducation sexuelle »

Il est donc parfaitement erroné et scandaleux d’indiquer que Freud aurait soutenu une « éducation sexuelle » des enfants ou des « droits sexuels » des enfants, sachant qu’il affirme tout le contraire, à savoir, et pour résumer une pensée complexe dans les grandes lignes :

L’être humain naît avec des pulsions qu’il convient de canaliser (ces pulsions sont liées au « principe de plaisir » : « je fais ce que je veux tout de suite quand je veux », et à la survie), de contenir, de refouler, de maîtriser, pour pouvoir vivre en société de manière civilisée.

Je vais rappeler que c’est Freud qui a beaucoup étudié et mis en lumière les perversions narcissiques et sexuelles, comme étant un blocage psychique primitif situé avant l’Œdipe précisément, à un niveau très archaïque où l’autre est vu comme un instrument, et non un sujet. Dans la psychose (paranoïa, schizophrénie), l’autre est vu comme un prolongement non détaché de soi, c’est donc en deçà de la perversion où l’autre est un extérieur vécu comme un pur instrument au profit de sa propre jouissance.

C’est également Freud qui a beaucoup travaillé la paranoïa en lien avec les troubles de changement de sexe (donc, pour lui, vouloir changer de sexe c’est : une psychose), et les rapports entre l’homosexualité (masculine) refoulée et la paranoïa (homosexualité qu’il classait dans les perversions). Cf.Le Cas Schreber.

Pour se rendre compte de l’ampleur du trafic des textes de Freud, prenons deux exemples avec le « Guide du formateur des supports pédagogiques de l’éducation à la sexualité dans un document ministériel » en France, qui montrent comment les textes de Freud sont systématiquement pervertis et corrompus. Pourtant, ces passages ont été écrits par un psy (inconnu, certes, en France) :


Extrait 1 :

« On peut dire que la haine est plus vieille que l’amour, « l’objet naît dans la haine » (S. Freud). »

Remarque : c’est complètement faux.

C’est un extrait du livre Métapsychologie, chapitre : « Les pulsions et leurs destins »

Freud n’a jamais dit ça.

Il parle de l’ambivalence des sentiments : les sentiments positifs d’amour et négatifs de haine, conjoints, qui constituent les relations du sujet avec l’objet.


Extrait 2 (incroyable !) :

« Il est à noter l’aspect fondamental de la sexualité infantile et du développement psychosexuel, comme déterminant d’une future sexualité adulte. Freud nous montre l’enfant comme un être aux prises avec ses pulsions partielles, véritable « petit pervers polymorphe » qui va se structurer et s’unifier progressivement au travers de sa névrose infantile. »

Cf. réponse ci-dessous à la question « l’enfant est-il selon Freud un « pervers polymorphe » ? »

Extrait 3 :

« Comme dans la légende de Sophocle, le complexe d’Œdipe dans sa forme positive correspond à une attirance pour le parent de l’autre sexe et à des sentiments de haine ou de rivalité pour le parent de même sexe. Le complexe d’Œdipe inversé correspond à une situation contraire et le plus souvent on assiste à une oscillation de l’enfant entre ces deux attitudes. »

Cf. réponse ci-dessous sur la confusion Œdipe/Inceste

L’enfant est-il selon Freud un « pervers polymorphe » ?

Je reprends l’extrait 2 du Guide du ministère français :

« Il est à noter l’aspect fondamental de la sexualité infantile et du développement psychosexuel, comme déterminant d’une future sexualité adulte. Freud nous montre l’enfant comme un être aux prises avec ses pulsions partielles, véritable “petit pervers polymorphe” qui va se structurer et s’unifier progressivement au travers de sa névrose infantile. »

Ici, la supercherie de l’assertion assénée tel un slogan de propagande (71 400 résultats sur le moteur de recherche Google) par l’ensemble de la communauté psy est très simple à démontrer : Freud a-t-il oui ou non déclaré que l’enfant était un « véritable petit pervers polymorphe » ?


Qu’a donc écrit Freud sur cette question ?

Voyons cela !

La réponse se trouve dans les Trois essais sur la théorie sexuelle (1905). L’occurrence « polymorphe » est réitérée cinq fois (six, en comptant le sommaire) : une fois dans un sous-titre de paragraphe, « La disposition perverse polymorphe », et les quatre autres dans deux paragraphes : trois fois pour le premier et une seule pour le second.


Freud introduit le premier paragraphe par la phrase :

« Il est intéressant de constater que l’enfant, par suite d’une séduction, peut devenir un pervers polymorphe et être amené à toutes sortes de transgressions. »


Est-il besoin de clarifier ce propos pour traduire la pensée de Freud ?

Avons-nous affaire à des intellectuels qui ont raté leur épreuve d’explication de texte ?

Restons sérieux deux minutes : les « dispositions polymorphiquement perverses » de l’enfant, de l’avis même de Freud, sont induites par séduction.Elles ne sont donc pas endogènes, mais bien exogènes. De ce constat il en déduit : « Il y est donc prédisposé… »

« Prédisposé » signifie : « mettre (quelqu’un) dans des conditions favorables à (accomplir ou apprécier) certaines choses » ; ou, en médecine : « mettre dans une disposition défavorable rendant l’organisme vulnérable à certaines atteintes. » Freud décrit donc de façon très explicite une situation subie par l’enfant. Si l’on supprime la séduction, les dispositions perverses polymorphes de l’enfant disparaissent avec elle. C’est simple, clair, net et précis. Comment en est-on arrivé à traduire la pensée de Freud par le slogan mortifère : « l’enfant, ce petit pervers polymorphe » ?

Cette question est d’autant plus pertinente que ce paragraphe se poursuit ainsi :

« … les actes pervers rencontrent des résistances, les digues psychiques [des enfants] qui s’opposeront aux excès sexuels (pudeur, dégoût, morale) n’étant pas établies ou n’étant qu’en voie de formation. L’enfant, dans la circonstance, ne se comporte pas autrement que ne le ferait, vis-à-vis du séducteur, la moyenne des femmes n’ayant pas subi l’influence de la civilisation et conservant ainsi une disposition perverse polymorphe. Une femme ainsi disposée peut sans doute, dans les circonstances ordinaires de la vie, rester sexuellement normale ; mais, sous l’empire d’un séducteur averti, elle prendra goût à toutes les perversités et en fera désormais usage dans son activité sexuelle. La prostituée use de cette disposition polymorphe et, par conséquent, infantile, dans l’intérêt de sa profession ; et si l’on considère le nombre immense de femmes prostituées et de celles auxquelles on ne saurait dénier les aptitudes à la prostitution, quoiqu’elles aient échappé au métier, on devra reconnaître que cette disposition à toutes les perversions est quelque chose de profond et de généralement humain. »


Autrement dit, Freud, au début du XXe siècle, nous explique que les tendances perverses polymorphes sont un trait généralement humain. Sa démonstration, si elle commence par une observation faite sur les enfants, aboutit à l’ensemble du genre humain.

Aux yeux de Freud, c’est donc l’humanité tout entière qui présente des dispositions perverses polymorphes qui sont à combattre par l’éducation en opposition à la séduction comme en atteste l’étymologie de ces deux termes.

Cf. les étymologies en latin :

Educare : conduire hors de l’état infantile (hors de l’état pulsionnel infantile)

Seducare : conduire hors du droit chemin

La séduction est donc le contraire de l’éducation…


Ainsi, « l’éducation sexuelle » au lieu de réprimer les pulsions pour qu’elles soient sublimées, les libère et les encourage… C’est UN CONTRESENS MAJEUR SUR FREUD, dont je pense qu’il est parfaitement intentionnellement mis en place par le lobby pédophile, qui sait en réalité de quoi il en retourne.


Nous sommes très loin de l’interprétation couramment admise d’un enfant « véritable petit pervers polymorphe » !

C’est pourtant ce que la propagande perverse et l’infiltration idéologique paranoïaque des lobbies pédophiles ont réussi à faire admettre à l’ensemble de la communauté psy et à la population comme en témoignent la plupart des exposés/des cours, y compris en Université, qui reprennent cette assertion tronquée à tue-tête.


À noter également ici que, selon Freud, les digues psychiques érigées par l’éducation (c’est le rôle de l’éducation selon Freud, un rôle indispensable : ériger des digues que sont LA MORALE, LA PUDEUR, LE DÉGOÛT) peuvent « sauter » sous les coups de boutoir des excès sexuels.


Ceci n’est pas une bonne nouvelle, car c’est justement ce qui est progressivement en train de se mettre en place au niveau des droits sexuels et de l’« éducation à la sexualité ».

C’est ce sur quoi Freud met précisément en garde !!!!!

Freud évoque une dernière fois la perversion polymorphe de l’enfant dans cet essai. Le paragraphe complet est celui-ci :

« Nous avons ensuite constaté, en nous appuyant sur l’expérience, que les influences extérieures de la séduction pouvaient produire des interruptions prématurées de la période de latence et même la supprimer, et que la pulsion sexuelle de l’enfant se révélait alors perverse polymorphe. Enfin, nous avons vu que toute activité sexuelle prématurée, produite de cette manière, rendait l’éducation de l’enfant plus difficile. »

A un autre moment, il dit bien que si l’enfant est sexualisé par autrui, il devient inéducable.


Freud confirme bien l’origine exogène de la pulsion sexuelle perverse polymorphe de l’enfant et apporte une précision supplémentaire digne du plus grand intérêt : toute activité sexuelle prématurée produite par séduction rend l’éducation de l’enfant plus difficile :


« Les éducateurs, pour autant qu’ils accordent quelque attention à la sexualité infantile, se comportent tout comme s’ils partageaient nos vues sur la formation, aux dépens de la sexualité, des forces morales défensives, et comme s’ils savaient par ailleurs que l’activité sexuelle rend l’enfant inéducable. »

Ainsi aurait-il fallu, pour respecter scrupuleusement la pensée freudienne, s’interroger plus avant sur le caractère de cette séduction, qui est une séduction perverse par l’adulte, précisément la séduction à la Kinsey !


Or, Freud lui-même a été prié de « fermer les yeux » sur cette question-là par la communauté scientifique internationale de l’époque et son aveuglement volontaire a « contaminé » des générations de psychanalystes et de psychologues formés à la psychanalyse (heureusement, pas tous !)

Sur la théorie freudienne du « tout sexuel »

Freud prône l’abstinence pour l’élévation de la formation morale, et dit même que seuls les abstinents sont capables de grandes œuvres, ce qui d’ailleurs peut se concevoir à partir de l’abstinence sexuelle de Michel-Ange lui-même.


Il écrit d’ailleurs sur le cas Léonard de Vinci pour décrire les vertus de la sublimation (frein mis à la sexualité pour transcender l’énergie sexuelle).


Il relie même l’absence d’activité sexuelle avec la faculté de faire de hautes études intellectuelles !


L’éducation étant absolument indispensable pour dompter les pulsions, elle recouvre alors 2 fonctions selon Freud :

1° la symbolisation (capacité de faire passer ce qui n’était pas conceptualisé en une représentation mentale) : elle se met en place au moment de l’Œdipe, précisément, rendant ensuite l’enfant apte aux activités logiques et opératives (cf. les stades de Piaget), lorsque ce passage du complexe d’Œdipe se franchit avec succès.


2° la sublimation (accès à une transcendance, transformation de l’énergie sexuelle en élévation spirituelle, ouverture spirituelle, via l’amour. Platon ne disait pas autre chose dans Le Phèdre, c’est à noter).

Freud insiste très nettement sur les différences entre les pulsions infantiles et la sexualité adulte. Mais revenons sur ce point.

Il distingue le sexuel infantile de la sexualité adulte.


La sexualité adulte, c’est le génital.

Le sexuel infantile (et il emploie exprès deux mots distincts) ce sont des pulsions reliées à la libido, concept à entendre comme pulsion de vie, énergie vitale.

En clair, l’enfant cherche ce qui a rapport avec sa survie, et avec son plaisir immédiat.

Il passe certaines étapes, comme le stade sadique-anal, qui est un stade de contrôle en lien avec la propreté, où l’enfant développe et exprime des pulsions sadiques, il suffit de voir le comportement de certains enfants vers 3-4 ans avec les animaux (tirer la queue du chien, lui faire mal, en tirer un certain plaisir) pour comprendre que le but de l’éducation est précisément de faire accéder à l’altérité et à l’empathie (ce que permettra le Complexe d’Œdipe, qui est précisément ce qui structure le psychisme de manière non perverse).

Freud relie l’homosexualité à une fixation primitive à un stade de mécanismes de défense pervers, ce stade survenant de façon brève, si tout se passe bien (hors cas de traumatismes infantiles), au moment où l’enfant développe une angoisse massive à la séparation progressive d’avec sa mère (d’avec le corps de sa mère, notamment).

L’enfant dans sa prime enfance prend le jouet lorsqu’il le désire, et ne tolère pas la frustration. Voici ce qu’est un exemple de l’activité pulsionnelle.

Il serait trop long d’expliquer ici pourquoi la libido est reliée à l’énergie sexuelle, et pourquoi il est nécessaire de la transformer, et de ne surtout pas l’éveiller, j’ai consacré une émission entière à expliquer ceci en français, et il faut bien comprendre que ceci est relié à un corpus occulte, celui connu par les Nazis dans la magie sexuelle, qui précisément vient éveiller chez l’enfant ce qui ne doit pas l’être : la sexualité.


C’est cette même énergie sexuelle qui est utilisée dans les manipulations occultes de masse, ce que tous les occultistes savent (et c’était l’objet des recherches folles d’Aleister Crowley…). Freud le constate et dit : il ne faut surtout pas réveiller le serpent qui dort, sinon l’enfant sera inéducable !


Quant au reste de l’activité pulsionnelle, il est lié à la question des chemins par où l’enfant tire son plaisir et sa satisfaction pulsionnelle, plaisir et satisfaction qui doivent absolument être réprimés par l’éducation (ex. : taper son petit copain à l’école, taper sa mère, griffer etc.), toujours selon Freud.

Freud prône la nécessité que l’éducation contienne tous les éventuels débordements pulsionnels qui peuvent survenir et que l’enfant ne saura pas gérer (on le voit lorsqu’ils sont précisément traumatisés sur plan sexuel, les enfants deviennent incontrôlables, et surexcités, avec des masturbations compulsives dès le plus jeune âge. C’est d’ailleurs la perversion du lobby pédophile : enseigner la masturbation, puis dire « regardez, l’enfant se masturbe », alors que les psychologues spécialisés dans le traumatisme savent bien qu’un enfant qui se masturbe de façon compulsive est un enfant qui a été/est sexuellement transgressé).


Freud rappelle bien l’éveil de la sexualité génitale avec les hormones à l’adolescence, d’où la nécessité d’avoir érigé un maximum de digues psychiques morales dans la période dite de latence entre environ 6/7 et 12 ans, digues psychiques qu’il va falloir absolument maintenir durant le retour du pulsionnel à l’adolescence, qui est d’autant plus violent qu’il s’accompagne cette fois des pulsions biologiques sexuelles avec les hormones.


En résumé, ces deux fonctions (symbolisation et sublimation) sont essentielles selon lui pour construire une civilisation.

Sinon, c’est le chaos et la barbarie.

Et Freud a étudié également la psychologie des foules lorsqu’elle régresse sous l’effet hypnotique du leader (cf. nazisme avec Hitler), et dans des pulsions primitives et archaïques (cf. coupe du monde de foot !), pulsions dont Freud identifie qu’elles existent dans la toute prime enfance.


Il distingue la pulsion de vie et la pulsion de mort, et Einstein s’adressera à lui dans une correspondance intitulée « Pourquoi la guerre ? » afin de comprendre les comportements régressifs des humains dans certaines circonstances de l’Histoire…

Sur la confusion Œdipe/Inceste/Incestuel

La vulgarisation que vous m’avez transmise est des plus affligeantes car, précisément, l’Œdipe marque définitivement la sortie de l’Inceste, c’est le contraire de l’inceste, et vous allez comprendre pourquoi les pervers, les paranoïaques, les psychopathes n’ont jamais eu accès à l’Œdipe dans leur construction psychique.


Seuls les névrosés ont accès à l’Œdipe (rappelons que pour Freud, nous sommes tous a minima névrosés, ce qui est une bonne nouvelle, car cela signifie que nous avons été capables de refouler nos pulsions) ; quant à eux, les psychotiques, pervers et psychopathes n’y ont pas eu accès.

Freud lui-même a évolué sur cette question qui a subi une lente maturation dans sa pensée.


Extrait de mon livre L’autorité. Psychologie et Psychopathologie :

« Nous avons un peu évoqué le complexe d’Œdipe avec la fonction paternelle. Il s’agit d’un moment de construction psychique fondamental, assez éloigné de ce qui peut être parfois véhiculé par les vulgarisations médiatiques. Loin de se réduire à « tu ne coucheras point avec ta mère, et tu ne tueras pas ton père », ce complexe est le moment où se révèlent la différence des générations et l’interdit de l’inceste(la génération antérieure me précède et je ne peux avoir de liens incestueux avec elle), l’impasse de l’auto-engendrement (j’ai été engendré par autrui), l’interdit du meurtre (meurtre de l’autre, en l’occurrence, de la fonction paternelle), la compréhension de l’altérité (différence des sexes : un homme ne sera jamais une femme et vice-versa). C’est par le complexe d’Œdipe que se développe également le Surmoi (cette instance régulatrice des interdits sociaux mais aussi moraux, féconde de valeurs et d’idéaux, cf. infra), mais aussi l’idée de la mort (il existe une génération d’avant et une génération d’après, laquelle deviendra un jour une génération d’avant), donc la temporalité de type linéaire (dimensions du passé et de l’avenir, donc du projet, du désir, et de la réalisation personnelle).

Ce complexe est une étape de la structuration du psychisme, et il est préférable que l’enfant puisse y parvenir, par l’équilibre parental, et l’apposition de limites infranchissables (entre les générations), donnant accès à la différence des sexes, à la pensée de l’origine et à la transmission. C’est une étape d’autorité, qui permet l’ouverture à la temporalité (filiation), à la moralité et à l’éthique. »

Sur le caractère antagonique de l’Œdipe et de l’inceste, on le trouve théorisé chez le grand psychanalyste Racamier, éminent théoricien de la perversion sexuelle et narcissique, et créateur du concept de l’incestuel, qui décrit le climat familial dans lequel peuvent surgir des passages à l’acte incestueux (ce climat créant des dégâts psychiques immenses, en soi) :


Freud lui-même reconnaissait déjà que les penchants incestueux de certains enfants sont motivés par le comportement séducteur des parents. N’oublions pas qu’il fut le premier à dénoncer les abus sexuels infantiles avant de se rétracter sous la pression de ses pairs (j’en reparlerai ensuite).


« Freud évoque rapidement ce qu’il appelle « l’élément capital survenu dans l’enfance », il survole les turpitudes sadiques, parle (dans la traduction anglaise) de Child abuse, à partir de la formule allemande (der Sexuelle Missbrauch von Kindern durch Erwachsene), c’est-à-dire : « l’abus sexuel de l’enfant par l’adulte », donc le viol, soit un acte criminel, et autres formes de maltraitance sexuelle, tous actes délictueux. Mais Anne Berman, la traductrice qui a fait autorité pendant des années en France, écrivait non pas « abus sexuel » mais « tentatives de viol » ce qui est pour le moins un contresens… Quand on connaît les passages censurés des lettres Freud – Fliess (traduction en français PUF, octobre 2006, trad. Françoise Kahn et François Robert), on sait que Freud est très au courant de ces attitudes sadiques envers l’enfant.

On peut lire dans cet Abrégé (traduction reprise par Laplanche, février 2004) :

« Notre attention doit être attirée d’abord par les répercussions de certaines influences qui, si elles ne s’exercent pas sur tous les enfants sont malgré tout assez fréquentes : abus sexuels perpétrés par des adultes, séduction par d’autres enfants un peu plus âgés (frères sœurs), et chose à laquelle on ne s’attendrait pas, impression produite par la participation comme témoin auditif ou visuel à des rapports sexuels entre adultes (les parents), etc. Il est facile d’observer combien la réceptivité sexuelle de l’enfant est éveillée par de pareils faits… »


N’oublions pas que Freud est « défricheur », qu’au début du XXe siècle, on ne parlait pas du tout du traumatisme psychique, donc son œuvre défriche, il le dit lui-même, il y a sans doute beaucoup d’erreurs et d’errances, qu’il convient d’affiner et de rectifier.

Sur le traumatisme

Le traumatisme se crée par la rencontre choquante entre le fantasme et la réalité : effraction traumatique, menace à l’intégrité, rencontre du réel qui fait effraction.


Ex. : si l’enfant se représente que les bébés sont apportés par des cigognes, lui expliquer la reproduction biologique avec le vagin, l’utérus etc. est traumatique. Cela vient effracter ses représentations rassurantes, et introduire le réel adulte dans le monde imaginaire infantile. C’est maltraitant.


C’est strictement pareil pour ce que l’on appelle « le roman familial », étape psychique où l’enfant se demandera si ses parents sont ses vrais parents. Cela doit rester de l’ordre de l’imaginaire, et surtout pas rentrer dans le réel, comme semble le préconiser au contraire la LGBT : « si tes parents ne te conviennent pas, change de parents ! » (J’ai vu cette déclaration ici).

Si cela rentre dans la réalité c’est : la FOLIE.

On appelle cela d’ailleurs « le roman familial délirant », relatif à la psychose.

De même, à l’adolescence, de nouveaux remaniements psychiques ont lieu, et l’adolescent peut se retrouver perturbé pour savoir s’il est hétérosexuel, bisexuel etc., cela peut rester au niveau du fantasme très archaïque et il doit de nouveau rencontrer une réponse contenante, éducative et cadrante de son entourage, notamment dans les jeux de rivalité avec le parent du même sexe, jeux de rivalité qui lui permettent de se construire psychiquement dans son identité sexuée (je suis un garçon comme papa, donc je suis en rivalité avec lui) etc. Or, ces lobbies encouragent les adolescents à :

1° assouvir leurs pulsions alors que les adolescents doivent être encouragés à les refouler

2° passer à l’acte sur leurs fantasmes, y compris de changements de sexe, c’est-à-dire que ceci n’est ni plus ni moins qu’une confusion entre le fantasme et l’acte, ce qui caractérise : la FOLIE.


En résumé, je constate que ces lobbies connaissent parfaitement le psychisme infantile car ils font tout le contraire de ce qui est requis aux âges requis.

Par exemple, avec l’Œdipe, il s’agit d’acquérir et de fixer absolument, grâce à l’entourage contenant et à l’éducation, l’identité sexuelle (« je suis un garçon », « je suis une fille »), OR c’est à cet âge-là précisément, vers 4-6 ans, dans les « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe » que ces pervers introduisent les « identités de genre » (identidades de género, aucune ambiguïté dans la traduction en espagnol), donc introduisent la confusion au moment même où l’environnement adulte doit répondre de façon très claire par l’éducation, pour sortir le psychisme de l’enfant des risques de la régression dans la psychose/la folie.


A noter :

Le pervers, le paranoïaque et le psychopathe NE FANTASMENT PAS, ils n’ont aucune construction imaginaire ni symbolique, seulement des scenarii rigides de passages à l’acte.

Mes réserves personnelles sur Freud

Elles existent mais elles ne concernent pas le développement de la vie psychique de l’enfant (encore une fois, le terme « développement psychosexuel » n’a rien à faire en psychologie de l’enfant).


Elles concernent déjà une notion de vocabulaire, car Freud fait bien la différence entre sexuel, sexué, et sexualité, mais cette différence est totalement gommée de traductions médiocres, voire frauduleuses.

Je considère essentiel de réhabiliter Freud pour dire qu’il aurait dénoncé « l’éducation sexuelle » et les « droits sexuels », puisque si l’on supprime la pseudo-référence scientifique à Freud, il ne reste donc que… Kinsey, et vous avez fait le magistral travail de dévoiler l’imposture de ses recherches. Donc, il n’y a plus aucun sujet à débattre, « l’éducation sexuelle » et les « droits sexuels » s’appuient donc sur des contresens, des travaux trafiqués, et des échantillons erronés!


De même vous ne me verrez pas condamner la psychanalyse car :

  • Quelle discipline (et la seule) a travaillé les liens psychiques précoces entre mère/enfant, la question des abandons des nourrissons ?

  • Quelle discipline a travaillé les traumatismes à partir des névroses de guerre ?

  • Quelle discipline a mis au jour les scandales des abus sexuels infantiles ?

  • Quelle discipline a parlé des mouvements régressifs et pulsionnels des foules dans les périodes sombres de l’Histoire ?

  • Quelle discipline a parlé des mécanismes d’identification des victimes à leur agresseur, au point que les victimes peuvent même parfois rechercher la compagnie de leur agresseur, ce qui sera interprété comme un « consentement », alors que c’est un mécanisme de sidération sous terreur ?

C’est la raison pour laquelle selon moi la psychanalyse est tant infiltrée de nos jours par un certain nombre de pervers et de pédophiles : pour la polluer, et la faire taire dans ce qu’elle a à dire… Françoise Dolto, une psychanalyste française très connue, a soutenu des propos minimisant la gravité de l’inceste et décrivant l’enfant « complice » de son parent incestueux [1]. C’est elle qui a déclaré « l’enfant est une personne », jolie déclaration en somme, sauf lorsqu’on la compare à la « déclaration des droits sexuels », sur l’enfant comme une personne qui a des « droits sexuels ». Tout ceci n’est aujourd’hui pas anodin.

Ce qui se passe, et a laissé le champ libre aux pervers dans la psychanalyse, est une ambiguïté résidant dans l’œuvre même de Freud, ayant eu pour conséquence une scission très nette au sein de la psychanalyse : ceux qui ont reconnu la réalité et l’ampleur des abus sexuels infantiles au travers de la clinique (Ferenczi, Alice Miller…) et ceux qui ont allégué qu’il s’agissait de « fantasmes » (alors là, c’est le rêve des pédophiles : l’enfant « fantasme » son agression, et en réalité ne l’aurait pas vécue, il a des « faux souvenirs »…). D’où le fait que l’on puisse retrouver des psychanalystes et des pédopsychiatres enseigner la sexologie du nourrisson qui se masturbe dans le ventre de la mère…


Voilà ce qui s’est exactement passé : Freud a dénoncé les abus sexuels infantiles, et notamment indiqué que l’hystérie pourrait être l’un des symptômes de ces abus sexuels infantiles. Face à la levée de boucliers de la communauté « scientifique » internationale, il s’est rétracté, ne faisant plus que de simples allusions à la « séduction perverse » des adultes, mais en disant qu’après tout cela pouvait être des constructions imaginaires, des fantasmes chez l’enfant. Le ver était dans le fruit !

Heureusement, d’autres psychanalystes à sa suite ont repris la dénonciation, mais ils sont restés ostracisés par la communauté scientifique bienpensante, le plus grand d’entre eux fut Ferenczi à mon sens (cf. son texte « confusion des langues entre les adultes et l’enfant » entre le langage de la tendresse et le langage de la sexualité).






Voilà, chère Judith, en m’excusant de cette réponse si longue mais si nécessaire, et il conviendrait encore de développer davantage comment s’est construite cette corruption des textes freudiens presque à la racine par les lobbies pédophiles (à partir de la seconde moitié du XXe siècle).


Avec toutes mes amitiés,


Ariane Bilheran


Note


“Choisir – Mais enfin, il y a bien des cas de viol ?

Dolto – Il n’y a pas de viol du tout. Elles sont consentantes.


Choisir – Quand une fille vient vous voir et qu’elle vous raconte que, dans son enfance, son père a coïté avec elle et qu’elle a ressenti cela comme un viol, que lui répondez-vous ?

Dolto – Elle ne l’a pas ressenti comme un viol. Elle a simplement compris que son père l’aimait et qu’il se consolait avec elle, parce que sa femme ne voulait pas faire l’amour avec lui.

(…)


Choisir – D’après vous, il n’y a pas de père vicieux et pervers ?

Dolto – Il suffit que la fille refuse de coucher avec lui, en disant que cela ne se fait pas, pour qu’il la laisse tranquille.


Choisir – Il peut insister ?

Dolto – Pas du tout, parce qu’il sait que l’enfant sait que c’est défendu. Et puis le père incestueux a tout de même peur que sa fille en parle. En général la fille ne dit rien, enfin pas tout de suite

Dolto : Si les enfants savaient que la loi interdit les privautés sensuelles entre adultes et enfants, et bien, à partir du moment où un adulte le lui demande, s’il accepte, c’est qu’il est complice, il n’a pas à se plaindre. Mais il peut avoir, sans se plaindre, à dire : « mais ça m’a fait très mal. – Oui. Pourquoi t’es-tu laissé faire ? À partir du moment où l’enfant est au courant, très jeune de la loi, il est complice et on peut l’aider beaucoup mieux, puisque tu savais que ce n’était pas permis… »

 

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