«L’objet propre de la biopolitique, c’est la « vie nue» (zôè), qui désignait chez les Grecs «le simple fait de vivre», commun à tous les êtres vivants (animaux, hommes ou dieux), distincte de la «vie qualifiée» (bios) qui indiquait «la forme ou la façon de vivre propre à un individu ou un groupe».
Giorgio Agamben[1].
C’est bien cette prétention à régir cette vie nue, qui est clairement apparue depuis le premier trimestre 2020: les restrictions des mouvements jusqu’à l’immobilisation (confinements, isolement), la distance imposée entre les corps (la «distanciation sociale»), la réduction des visages à la pulsion scopique (le seul regard), la respiration contrainte etc. Désormais, l’injection obligatoire est l’initiation incontournable du nouveau «contrat social» tracé au rythme de nuits frénétiques à l’Assemblée Nationale en France. La vie sociale, économique et politique, l’accès aux soins, à l’instruction et aux loisirs, en d’autres termes, la «civilisation», ne seront bientôt plus autorisés qu’aux seuls initiés: ceux qui auront reçu le marquage corporel exigé par le pouvoir.