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La profession de psychologue est sévèrement attaquée dans sa déontologie et son indépendance

Dernière mise à jour : 27 août 2021

Une grande manifestation est organisée par les psychologues le 10 juin 2021 en France. Ma collègue Valérie Chénard propose une analyse approfondie de ce dossier, à laquelle je renvoie ici.


Chaque psychologue doit avoir les éléments pour se forger son point de vue, et juger par sa propre lumière du cadre professionnel dans lequel il est entraîné d’ores et déjà, dans l’avenir planifié par le cadre législatif obligatoire, et imposé par la directive européenne 2018/258 appliquée au plus tard en 2024 dans l’Union Européenne.


LA PSYCHOLOGIE ET LES PSYCHOLOGUES A LA CROISÉE DES CHEMINS :

LES INJONCTIONS PARADOXALES DÉONTOLOGIQUES EN QUESTION


Par Valérie Chénard| Mai 20, 2021 | https://valerie-chenard-psychologue.fr


Faisant référence à un droit inaliénable issu de la nature elle-même et non de la société humaine, le respect de la loi naturelle régissant la dimension psychique humaine en épitaphe du code de déontologie des psychologues en France, témoigne de la tradition française et unique de concevoir l’Homme dans sa relation à la société et au monde parmi les démocraties libérales. Ces fondements de l’exercice de la psychologie ne peuvent avoir de sens qu’appuyés eux-mêmes sur le principe juridique suprême français proclamé par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 exposant les droits naturels et sacrés de l’Homme dans sa dimension sociétale d’auto détermination (citoyenne).


A l’instar de la proposition de loi récente pour la création d’un ordre des psychologues en France[1] et du remboursement des consultations de psychologues prévu dès le rapport IGAS (octobre 2019)[2], la nouvelle modification de notre code de déontologie en cours depuis 2018 provient non pas de la demande des praticiens mais comme nous le verrons de la volonté politique néolibérale permanente de déréguler les professions qui constituent des obstacles aux droits fondamentaux de libre entreprise ou encore d’établissement imposée par l’Union européenne par le Traité de Lisbonne incorporé dans notre constitution en 2008. Cette refonte a ainsi pour projet sous-jacent, d’aligner les psychologues français sur les droits fondamentaux de l’Union européenne et leur principe juridique de droit positif anglo-saxon (théorie positiviste du droit) ignorant les droits naturels de l’Homme et des Citoyens et sacralisant l’homo œconomicus. Nos droits naturels issus de la nature même et donc au dessus de toute législation sont, en effet, un non sens juridique dans les autres démocraties libérales des pays membres de l’U.E. et au niveau mondial. Fondée sur le droit positif prenant appui sur les usages et la jurisprudence, l’harmonisation européenne « toujours plus étroite » (sic) nous entraîne ainsi, subrepticement par l’introduction de cette double contrainte ultra paradoxale (homo œconomicus versus droit naturel supérieur à toute création humaine), vers une société technologique totalitaire dirigée par le progrès technologique et leurs usages « librement consentis » qui deviennent la loi elle même. En effet, loin de simplement contourner le consentement des citoyens aujourd’hui, les mésusages de la psychologie et de ses outils dans la société de l’information, permettent la fabrication du consentement nécessaire à la maîtrise et à l’emprise psychique sur les individus et les masses en démocratie.


Ainsi, la législation des droits fondamentaux européens et l’introduction du droit positif européen et onusien jurisprudentiels par le traité européen de Lisbonne dans notre marbre constitutionnel, procède comme une double entrave et secret pervers (au sens de P.C. Racamier) et constitue un piège manipulatoire basé sur ces injonctions juridiques ultra paradoxales. Cette double entrave se retrouve donc présente dans notre code de déontologie en nous référant aux cadres juridiques actuels européens et internationaux, érodant progressivement notre identité professionnelle spécifique française et notre action visant à obtenir le respect absolu de la dimension psychique. En effet, si l’être humain n’est plus considéré comme sacré, il est utilisé comme un produit qu’on achète et qu’on vend ou qu’on loue y compris en pièces détachées (organes, ADN, données publiques et personnelles,…) au bénéfice de la sacro-sainte croissance et des intérêts financiers notamment qui réifient l’humain.


La profession est confrontée à une révolution sans précédent : refonte du code de déontologie en un seul opposable juridiquement, remboursement des consultations sous prescription médicale et en application de la politique de santé, proposition législative de création d’un ordre,… Loin d’être causés par le Covid19, ces bouleversements correspondent à un mouvement global qui est sur le point d’opérer un point de bascule conduisant à détruire la spécificité de notre exercice de la profession et de notre discipline en France. Déjà légiférée en France, une directive européenne (n°2018/958) impose l’organisation d’une boucle d’asservissement pour aligner toutes les forces productives libérales sur la liberté d’entreprise du marché unique européen des services.

…«on utilise le psychologue pour faire du contrôle social, pour adapter les humains à des contextes hostiles ! » alertaient les psychologues-chercheurs en psychologie sociale et du travail[3] à propos de la gestion des risques psychosociaux apparus dans les années 90 en France en entreprise et les services publics.Un marché très lucratif s’est ouvert alors, souffrance rebaptisée « qualité de vie au travail ». Cette emprise toxique managériale violant les règles d‘équilibre et de conservation des individus et des groupes, appliquée aujourd’hui par les États à ses citoyens revêt un caractère totalitaire touchant de plein fouet les psychologues dans leur exercice libéral et globalement, toute personne dans son quotidien à sa sphère la plus intime. Ce texte a pour l’occasion, été préparé et détaillé afin que chaque psychologue puisse faire sa propre opinion et juger par sa propre lumière du cadre professionnel dans lequel il est entraîné d’ores et déjà et l’avenir planifié par le cadre législatif obligatoire qui nous est imposé par la directive européenne 2018/258 appliquée au plus tard en 2024 en U.E. Cette analyse des textes et de leur signification induite permettra à chacun de mieux cerner les marges de manœuvres individuelles et collectives d’action afin de s’émanciper de ces entraves mortifères. Il est, par conséquent, assez long car il nécessite une rigueur importante pour revenir aux documents de référence et sources cités ainsi que leur enchaînement.


Ce dossier se compose de 5 parties (une heure de temps de lecture environ) et est téléchargeable :

--------------- Sources citées :

[1] Proposition de loi n° 4055 visant à la création d’un ordre des psychologues enregistré à l’Assemblée Nationale le 7 avril 2021 https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4055_proposition-loi

[2] « Prise en charge coordonnée des troubles psychiques : état des lieux et conditions d’évolution » Rapport IGAS n°2019-002R avec lettre de mission du ministère de la santé de 2018 en annexe (page 55) https://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2019-002r_.pdf

[3] « Souffrance au travail : oubliez le psychologue ! » par M. Nasi publié dans Le Monde le 20/01/2016 https://www.lemonde.fr/entreprises/article/2016/01/24/soufrance-au-travail-oubliez-le-psychologue_4852707_1656994.html#lkOV4wVqvFjQ1FCF.99


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