Recension du livre "Le sexe n'est pas un jeu d'enfants"
- Ariane Bilheran
- il y a 5 jours
- 4 min de lecture
Par Philippe Maxence
Source: Bimensuel L'Homme Nouveau
Non à la sexualité infantile!
Directives européennes et idéologie sexualiste au niveau mondial s'appuient sur de fausses données pour faire adopter leurs décisions, au détriment du développement serein de l'enfant. C'est ce que dénoncent, dans un livre dur mais réaliste, un médecin et un docteur en psychopathologie.
L’imposition à tous les établissements scolaires, publics ou privés sous contrat, du programme d'éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité (Evars), est un signal fort pour réinvestir la question de la présence de l'éducation sexuelle à l'école. Les choix idéologiques posés actuellement, et soutenus par la force des institutions, impliquent de s'interroger directement sur ce que certains appellent et promeuvent sous les termes de «sexualité infantile».
LES BONNES QUESTIONS
Traduite autrement, la question est celle-ci: un enfant a-t-il une vie sexuelle à l'instar des adultes et doit on, de ce fait, développer et stimuler celle-ci pour que la croissance de l'enfant soit heureuse et harmonieuse? Il est clair que nous sommes là aux antipodes des naïves histoires des filles naissant dans les roses et des garçons apparaissant dans les choux. Nous sommes également très loin d'une éducation affective transmise par les parents dans le but d'aider leurs enfants à tenir à l'âge adulte leurs rôles de père et de mère, ce qui dépasse, et de très loin, le simple acte procréateur. Deux scientifiques, Ariane Bilheran, psychologue clinicienne et docteur en psychopathologie, et Régis Brunod, pédiatre et pédopsychiatre, ont repris la question dans toute son étendue. D'un point de vue méthodologique, il faut saluer un premier aspect de leur travail. Les auteurs s'attachent avant tout à définir les termes, notamment par un retour à l'étymologie, et à aborder le thème de leur ouvrage à travers des approches diversifiées: philosophique, anthropologique et psychologique. Cette insistance sur le sens des mots ne relève pas uniquement du respect de la démarche intellectuelle. Elle s'inscrit également dans la visée du livre que cet extrait résume bien:
«Tous les prédateurs sexuels et les manipulateurs savent jouer de la confusion des mots, de l'inadéquation totale entre signifiants et signifiés, jusqu'à inverser les désignations de bourreaux et de victimes.»
Un enfant est un être dont les étapes de la croissance ne doivent pas être oubliées ni brusquées.
Si ce livre entend rappeler de manière scientifique qu'il n'existe pas de «sexualité infantile», et à ce titre il s'adresse aux parents et aux éducateurs, il vise aussi à dénoncer la prédation sexuelle qui dépasse, hélas de loin, le simple cas d'individus désaxés. La prédation sexuelle est aussi le fruit de politiques de santé mises en place à l'échelle nationale et internationale. Les auteurs insistent sur le fait que l'enfant n'est pas un adulte en réduction, mais un «être en croissance» qui obéit à un processus de développement physique et psychique, comprenant des étapes qu'il convient de ne pas brusquer ou oublier. De ce fait, le fameux «consentement» en matière sexuelle, dont on a tant parlé ces derniers temps, ne relève pas simplement du niveau d'informations sexuelles reçues:
«La notion de consentement ne peut en effet être dissociée de différents critères: maturité intellectuelle (aptitudes à se représenter et à comprendre), maturité émotionnelle (aptitudes à une sécurité intérieure suffisante, à l'altérité), maturité physique/biologique. Le consentement suppose la conscience de ses actes et de leurs conséquences, et cette conscience ne peut s'acquérir sur la simple délivrance d'une "information". II faut encore que le psychisme soit capable de traiter cette information.»
À l'encontre d'une telle perception réaliste de ce qu'est un enfant et de l'éducation qu'il doit recevoir, la politique de la santé promue par l'Organisation mondiale de laSanté (OMS), laquelle à travers ses «Standards pour l'éducation sexuelle en Europe» réaffirme le droit à la sexualité pour tous et déclare que «le développement sexuel commence à la naissance». Voire in utero!
DES PSEUDO-DONNÉES SCIENTIFIQUES
Cette idéologie sexualiste au niveau mondial s'appuie sur des pseudo données scientifiques, bien décryptées par les auteurs :«La Déclaration des droits sexuels» du Planning familial international et le trop fameux Rapport Kinsey ainsi que les travaux de ses successeurs. À ce stade, il convient de préciser que certains exemples des manipulations sexuelles cités dans l’ouvrage sont parfois difficilement soutenables. L'idéologie n'est jamais uniquement une question d'idées et d'affrontement de conceptions différentes. Elle conduit toujours à la destruction physique et mentale. À l'horreur!
Les conséquences de l’idéologie sexualiste sont dramatiques pour les enfants.
Au terme de leur ouvrage, les auteurs demandent notamment l'abolition «des textes de l'OMS et de tous leurs dérivés (s'y référant quant au contenu) concernant "les droits sexuels" de l'enfant».
Au-delà de l’approche scientifique de cette question, il faudrait évidemment une traduction politique visant, au besoin, à faire secession avec les organisms qui promeuvent ces pseudo-droits. Malheureusement, elle manque cruellement. Au plan international, l’Église catholique, comme elle l'a tenté sous Jean-Paul II, pourrait avoir un rôle à jouer, à condition qu'elle se réconcilie avec elle-même. L'approche des auteurs, à partir des données de leurs spécialités professionnelles, conforte, en effet, de manière frappante, le bon sens et la morale naturelle.







